Sud-Kivu : 70% de ménages souffrent de la famine, rapporte une enquête menée par notamment l’OMS et le gouvernement provincial

Photo d'illustration/ACTUALITE.CD

L'enquête menée par le gouvernement provincial en collaboration avec l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l'Institut national des statistiques (INS) rapporte que 7 sur 10 ménages de la province du Sud-Kivu sont victimes de la famine. 4 territoires (Shabunda, Mwenga, Uvira et Fizi) sont gravement touchés sur les 8 que compte la province du Sud-Kivu.

“L'enquête renseigne que 7 ménages sur 10 souffrent de la faim dans la province du Sud-Kivu. Les territoires de Kalehe, Walungu, Idjwi et Kalehe sont les plus touchés par la faim modérée et sévère avec plus de 8 sur 10 ménages qui en souffrent. Les territoires de Shabunda, Mwenga, Uvira et Fizi notifient les plus grands des pourcentages des ménages avec une consommation alimentaire pauvre et limite”, peut-on lire dans le contenu rendu public le mardi 17 novembre.

Les résultats  du rapport dénommé “Emergency food security assessment” ont démontré que plus de 5 millions d'habitants sont victimes d’insécurité alimentaire.

“C'est environ 5 455 572 personnes soit 909 262  ménages dont 33,5 %  vivent en insécurité alimentaire légère. Ces ménages ont une mauvaise consommation alimentaire et ne peuvent pas accéder à la nourriture sans pour autant épuiser leurs moyens d'existence. 31,7% sécurité alimentaire limite et 33,7% en insécurité alimentaire sévère”, dit Marcellin Bahaya, ministre provincial de l'agriculture.

Et d’ajouter:

“Au regard de ce tableau sombre de la sécurité alimentaire, il se révèle que la réponse à la crise soit multisectorielle, transversale et nécessite le concours des partenaires tant publics que privés. Pour ce faire, les innovations et les nouvelles approches devraient être prises et harmonisées par les acteurs de sécurité alimentaire. Un plan de riposte et de contingence devrait être élaboré à cette fin”.

Pour cette année, le taux de prévalence a été évalué à 67,2 % contrairement à 2019 qui était à 75,8%, 2018 à 54,6 et 2017 à 64,0%. Les causes principales sont l'insécurité dans plusieurs territoires, l'abandon du secteur agricole par les jeunes au profit des mines artisanales, la persistance de quelques poches d'insécurité, l'apparition de la pandémie à Coronavirus ainsi que l'expropriation des champs par des particuliers.

Justin Mwamba, à Bukavu