RDC: le CASC dénonce l’installation “brutale et pompeuse” des autorités locales de la commune rurale de Minembwe

Le Banyamulenge. Ph/ACTUALITE.CD

Le Collectif d’Actions de la Société Civile, (CASC), plateforme composés des organisations formelles de la société civile, des mouvements citoyens ainsi que des personnalités a, comme plusieurs voix, dénoncé l’installation des animateurs de la commune rurale de Minembwe (Sud-Kivu). 

“Par ces faits, le CASC dénonce la montée de l’insécurité, caractérisée notamment par des assassinats. En outre, l’installation brutale et pompeuse des autorités locales de la commune rurale de Minembwe dans le Sud-Kivu et la cacophonie à la fois sociologique et administrative autour de cette démarche n’est pas de nature à préserver la paix déjà fragile dans cette partie du territoire national, il est en effet à craindre l'érection des foyers des tensions sur fond d'identité communautaire”, peut-on lire dans un communiqué rendu public ce jeudi 8 octobre. 

Le CASC dit constaté avec inquiétude la montée en puissance de l'insécurité multiforme dans plusieurs villes et territoires de la république.

“Depuis près d’un mois, les actes de tueries et barbaries sont devenus monnaie courante en RDC.et sont principalement dus par l’incursion des différents groupes armés et milices séparatistes qui sèment la terreur et la désolation et dont les motivations ne sont pas clairement établies. Certains faits majeurs dont la gravité semble ne pas toucher la sensibilité des décideurs ne peut laisser indifférent les âmes citoyennes” 

La plateforme rappelle évidemment les événements notamment du vendredi 04 septembre 2020 où un groupe de miliciens CODECO est entré dans la ville de Bunia en Ituri, créant une véritable psychose auprès de la population locale et celui du samedi 26 septembre 2020 avec l’incursion des Maï-Maï Bakata Katanga dans la ville de Lubumbashi. Pour le CASC, ces événement démontrent “l’incapacité manifeste” des services de défense à assurer la sécurité à la population congolaise.

Par ailleurs, le CASC exhorte l'ouverture des enquêtes pour rétablir les responsabilités et  sanctionner toutes les personnalités qui ont été impliquées dans ces affaires. Il exhorte également le gouvernement de restaurer l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire national, en vue de mettre fin aux multiples exactions des groupes armés et appelle le peuple congolais de rester vigilant et de résister contre toutes les forces qui militent pour mettre en mal l'intégrité nationale, chèrement acquise. Le CASC réitère une fois de plus son appel à un processus de dialogue national et inclusif qui aura une conséquence favorable sur l’économie, la sécurité et l’unité nationale.

Le lundi 28 septembre dernier, sur instruction du  ministre  d’Etat, ministre de la décentralisation et réformes institutionnelles, Azarias Ruberwa, le ministre provincial  de l'intérieur de la province du Sud-Kivu avait procédé à l'installation du bourgmestre de la commune de Minembwe en territoire de Fizi. C’était en présence d’une forte délégation, composée essentiellement du ministre de la défense et des anciens combattants, M. Aimé Ngoie Mukena, son collègue de la décentralisation, M. Azarias Ruberwa, du chef d’État-major général de l’armée, le général Célestin Mbala, du gouverneur du Sud-Kivu, M. Théo Ngwabidje, ainsi que des députés nationaux parmi lesquels des membres de la commission défense et sécurité de l’Assemblée nationale. Ce jeudi en conférence de presse à Goma, Félix Tshisekedi dit surseoir cette décision prise lors de son séjour bruxellois.