Santé : l’épilepsie n'est pas une maladie mystique, elle est clinique et curable

Illustration/Ph. ACTUALITE.CD

Le terme d’épilepsie recouvre plusieurs maladies neurologiques ayant pour point commun la répétition des crises épileptiques spontanées. Le terme d’épilepsie vient d’un mot grec qui signifie « saisir, attaquer par surprise ».

Le docteur Emmanuel Epenge est neuropsychiatre, il nous parle des causes, des manifestations et de la prise en charge de cette maladie.

« L’épilepsie a plusieurs causes, ça peut provenir d’une infection venant de la viande du porc mal cuit et consommer, ça peut également être lié à un traumatisme qu’un patient a reçu au niveau de la tête, ça peut être lié à l’hypertension artérielle chez les patients qui font les AVC, les patients qui ont des tumeurs cérébrales peuvent aussi faire des crises de l’épilepsie. Mais dans certains cas, l’épilepsie n’a pas de cause connue », rassure le neuropsychiatre Epenge.

Cette maladie ne se manifeste pas seulement par de convulsions, on nous explique.

« L’épilepsie peut avoir plusieurs manifestations, il y a les manifestations focales ou généralisées. La manifestation locale c’est lorsque le patient est entrain de voir comment la crise survient, parce que ça peut concerner juste un membre du corps, et le patient voit ce membre présenté des secousses, c’est juste un foyer du cerveau qui est concerné, et qui fait à ce qu’il ait des crises. Ça peut être des mouvements anormaux, ça peut être même une sensibilité assez importante. Mais on peut aussi avoir des manifestations généralisées où le patient n’est pas conscient qu’il vient de faire la crise, et c’est ce qui arrive souvent, lorsqu’on dit au patient qu’il vient de convulser, il n’a plus le souvenir, il a une amnésie post critique, et oublie tout ce qui s’est passé. Dans les manifestations généralisées, la forme la plus commune est ce qu’on appelle les crises tonicocloniques qu’ont plusieurs patients, où le patient à des fortes secousses, il peut même avoir une mousse de salive qui sort de sa bouche » affirme le docteur Epenge.

Chez les enfants par contre, les manifestations se font d’une manière silencieuse, et chez d’autres personnes, ça peut se manifester comme des troubles psychiatriques.

« Chez les enfants, on peut avoir une forme d’épilepsie qu’on appelle absence : au moment où elle se manifeste, l’enfant reste suspendu comme s’il y a un événement qui s’est passé, vous l’appelez par son nom mais il reste comme une statut, comme si rien n’était, ça peut prendre quelques secondes et puis ça passe. Pour les enfants comme ça, il faut les amener dans les centres spécialisés où il y a des neurologues pour la prise en charge. Ça peut aussi se manifester par des troubles de comportements : vous avez des patients qui présentent des comportements répétitifs et anormaux, de fois on pense que c’est un problème psychiatrique, alors qu’il est entrain de faire l’épilepsie. Lorsque vous avez au moins deux crises qui surviennent de façon spontanée vous pouvez penser à l’épilepsie, mais pour avoir la certitude, il faut que le patient voie un médecin spécialisé dans la neurologie qui va le consulter et faire des examens appropriés et sur base de cela, proposer une prise en charge adéquate », dit Dr Emmanuel.

La prise en charge, d’abord symptomatique, en suite elle est faite selon les manifestations qu’elles soient focales ou généralisées.

« Pour la prise en charge, elle est symptomatique pour les premiers soins, cela va dépendre du type de crises que font le patient, selon que les manifestations sont focales ou généralisées. Il y a des médicaments spécialisés qu’on donne, les antiépileptiques, pour pouvoir stabiliser la crise du patient. Le traitement de l’épilepsie est au long cours, c’est un peu comme pour les patients qui souffrent de l’hypertension et du Diabète, la limite maximale pour un patient qui suit un traitement épileptique c’est 2 ans, mais tout dépend de la cause de son épilepsie. Il s’avère aussi, dans 40% de cas, après avoir recherché toutes les causes, on ne trouve pas la cause exacte de l’épilepsie, alors ce patient est obligé de suivre le traitement à vie. Grace à ce traitement, ils ne pourront plus faire des crises comme c’était le cas auparavant » a conclut le docteur Emmanuel.

Thérèse Ntumba