L’année scolaire 2019-2020 a été émaillée de plusieurs mouvements de grève à travers la république, comme d’ailleurs les années antérieures. Les différents syndicats ont donné le ton pour réclamer leurs dus surtout pour les enseignants du primaire qui devraient faire face à la gratuité décrétée par le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Avec cette mesure, les frais appelés “motivations” payés par les parents étaient supprimés avec comme impact, la réduction des enveloppes des professionnels de la craie et la non prise en charge des enseignants non alignés dans le fichier de pays, c’est-à-dire les nouvelles unités (NU) et les non payés (NP). D’où, la nécessité de s’assurer de l’engagement de l’Etat à compenser ce manque à gagner.
Du syndicat des enseignants du congo (SYECO) au syndicat national des enseignants catholiques (SYNECAT), en passant par les divers syndicats provinciaux, les revendications ont été quasi complémentaires les unes aux autres. Que retenir de leurs revendications et qu’est-ce qui a été fait ?
Réuni à Bibwa, dans la banlieue de Kinshasa, le gouvernement et le banc syndical avait conclu l’accord dit de Bibwa pour le paiement des salaires de nouvelles unités et non payés, la reprise des échelons et grades des enseignants sur les listes de paie supprimées par le Service de Contrôle et de la Paie des Enseignants (SECOPE) mais aussi l’audit de ce dernier. Les syndicalistes avaient aussi plaidé pour que le taux soit réduit à 5% pour l'impôt professionnel sur les rémunérations (IPR) sur les primes permanentes. Ils avaient également rappelé au gouvernement représenté par la primature, le ministère du budget, de la fonction publique, de l’emploi travail et prévoyance sociale, son engagement à octroyer un salaire de 150 USD au huissier tel que repris dans le cahier de charge de septembre 2018 de l’intersyndical national de l’administration publique (INAP).
Dans le rapport présenté en mai dernier au gouvernement par le ministre d’Etat en charge de l’EPST Willy Bakonga, il ressort que 144.944 enseignants « NU » sont éligibles à l’intégration pour 10.906 établissements dans les listings du Service de contrôle et de paie des enseignants (SECOPE) après le contrôle. Les syndicalistes ne sont pas convaincus par ces chiffres. A leur rencontre le 10 août dernier avec le président Félix Tshisekedi, ils ont insisté sur les revendications salariales des enseignants, surtout l’urgence d’une enquête indépendante sur le Service de Contrôle et de la Paie des Enseignants (SECOPE) mais également sur la caisse de retraite opérationnelle pour les enseignants.
Ce qui est déjà fait
Le gouvernement Ilunga Ilunkamba avait élaboré un plan budgétaire pour couvrir les salaires de base, indemnités de transport et de logement des enseignants. Ces indemnités sont fixées à 41,9 USD et l’enseignant le moins payé touchera un salaire moyen de 245 USD, ce qui a été exécuté en septembre 2019. Les enseignants de la RDC ont reçu un salaire de 150 000 FC auquel il a été ajouté 39 000 FC. À ceux des chefs-lieux des provinces, il a plutôt été ajouté 100 000 FC en termes d'indemnités de transport et de logement. 132 000 enseignants non payés ont touché leurs salaires alors que près de 100 000 attendent toujours d'être payés.
Pour ce qui est des NU, le président Félix Tshisekedi avait fin juillet, en conseil des ministres, dit que les informations qui lui sont parvenues révèlent que des nouvelles unités auraient été affectées et des nouveaux bureaux gestionnaires créés, impactant ainsi considérablement sur l’enveloppe salariale dédiée à l’éducation nationale dans le contexte actuel du programme de la gratuité de l’enseignement primaire qui a déjà commencé à produire des effets à la grande satisfaction de la population. Sur ce, le Chef de l’Etat avait instruit le Gouvernement de prendre toutes les dispositions qui s’imposent afin de diligenter une enquête indépendante au sein du SECOPE dont la mission principale va consister à tirer les choses au clair en identifiant ces nouvelles unités affectées et ces nouveaux bureaux gestionnaires créés.
Aux syndicalistes, le Chef de l’Etat a promis de travailler avec ses collaborateurs et que le contrôle des nouvelles unités va s’opérer bientôt et une commission mixte SYECO-SECOPE sera mise en place pour connaître le vrai effectif de ces nouvelles unités.
Fonseca MANSIANGA