RDC : Vincent Karega et les crimes sur un tapis rouge 

Caricature par Kash/ACTUALITE.CD

L’ambassadeur du Rwanda en RDC a été reçu mardi 25 août par le président Félix Tshisekedi. Cette réception est intervenue pendant que plusieurs voix s’élèvent pour demander à Kinshasa de l’expulser après avoir minimiser ou ignorer les massacres de plus d’un millier de congolais il y a 22 ans par des militaires rwandais, dans la province du Sud-Kivu.

Tout est parti de ce tweet du blogueur Banjamin Babunga :

“CE JOUR-LÀ... 24 août 1998, massacre de Kasika (au Sud-Kivu). Des militaires rwandais tuent sans relâche plus de 1.100 personnes, brûlant des villages entiers sur un trajet de 60 Km, de Kilungutwe à Kasika. Parmi les victimes, Mwami François Mubeza et l'Abbé Stanislas Wabulakombe”.

Puis la réaction de Vincent Karega:

“Incohérence flagrante entre image. Narratif simpliste pour des accusations graves. Accuser sans évidence s’appelle calomnie. Villages sans noms, 1100 morts avec deux noms. Circonstances de crimes et identité des criminels non dévoilée. Accusation ou propagande???”.

Les choses vont s’accélérer, les tweets s'enchaînent et le mouvement citoyen Lucha demande carrément que Karega soit expulsé. 

“Le lâche!

Le soi-disant « ambassadeur » du Rwanda à Kinshasa a retiré ses tweets insultants pour nos martyrs. Ce n’est pas suffisant, mais ça montre que face à la léthargie des inconscients qui les dirigent, les Congolais peuvent défendre eux-mêmes leur dignité. #TokobosanaTe”, a écrit Lucha.

Une pétition a été lancée pour faire partir le diplomate rwandais. Ces événements interviennent au moment où Denis Mukwege a reçu plusieurs menaces suite à ses plaidoyers en faveur de la justice pour tous les crimes commis dans l’est du pays entre 1992 et 2003. Et parmi les auteurs des menaces, l’ancien ministre rwandais de la défense et conseiller du président rwandais en sécurité, le général James Kabarebe.