Les radios du territoire de Watsa dans la province du Haut-Uele au Nord-est de la RD Congo, ont décidé d'observer deux journées sans contenu à partir de ce mercredi 25 mars 2020.
Une décision parrainée par la sous-section de l'Union Nationale de la Presse locale en signe de protestation contre l'arrestation du journaliste Éric Mukotsi, directeur de la radio Communautaire Uele Canal, émettant depuis Durba. Il avait été arrêté le 23 mars dernier par le parquet près le tribunal de paix de Watsa et écroué à la prison centrale locale.
Il est accusé d'incitation présumée à la haine tribale et d'imputation dommageable envers la communauté Hema. Pour Joseph Tadri, président de l'Union National de la presse du Congo, sous section de Watsa, les infractions collées au journaliste Éric Mukotsi reste un prétexte masquant l'intention de museler la presse dans cette partie du pays.
" Pour revendiquer la libération immédiate du journaliste Eric Mukotsi, DG de la radio Canal Uele FM, arrêté arbitrairement par le Parquet de Watsa pour avoir dit la vérité. La presse de Watsa observera 2 journées sans informations. Nous sommes inquiets de ne vous servir à cette période où la Presse joue un rôle important sur la prévention contre COVID-19 qui menace la planète. Veillez nous en excuser” diffusent en boucle toutes les radios de la contrée depuis ce matin, ponctuée des mises en garde contre l'atteinte à la liberté de presse et d'information.
Rappelons que les faits qui ont conduit à l'arrestation du journaliste remonte au 21 février dernier. Sa station avait ce jour là, diffusé dans son journal vespéral une information relative à une attaque en arme blanche ayant fait deux blessés dont une femme de troisième âge et son petit fils. Le coordonnateur de la nouvelle société civile congolaise antenne de Giro, Joseph Itanomungu, lui aussi aux arrêts, avait attribué la responsabilité aux présumés éleveurs Hema ayant des fermes dans le rayon où s'était produit l'incident malheureux, en se basant sur les témoignages des victimes.
Une allégation que le représentant de ladite communauté rejettera en bloc le lendemain par le même canal en guise de droit de réponse.
Curieusement, pendant que les acteurs de la société civile et les journalistes qui en ont fait écho sont entrain d'être cueillis l'un après l'autre, les victimes de cette attaque sont abandonnées à leur triste sort car jusque là, ni le parquet et moins encore le conseil territorial de sécurité ne sont capables d'éclairer l'opinion sur l'identité exacte des auteurs de cette attaque à arme blanches.