RDC-Ebola : la vaccination va continuer même après la déclaration de la fin de l’épidémie

Photo ACTUALITE.CD.

Le Dr Jean-Jacques Muyembe a annoncé ce lundi 9 mars que la vaccination contre la maladie à virus Ebola se poursuivra même après la déclaration prochaine de la fin de l’épidémie. Le secrétaire technique du comité multisectoriel de lutte contre cette maladie a précisé également le contexte d’application du deuxième vaccin.

« La vaccination va continuer. La campagne lancée avec rVSV-ZEBOV pourra s’arrêter, mais celle avec le vaccin Johnson&Johnson va continuer. C’est une étude, nous devons absolument avoir les conclusions de ce vaccin pour faire face à d’autres épidémies qui pourraient arriver dans le futur. Nous allons continuer jusqu’à atteindre un certain nombre. Il y a la population d’étude, le nombre de cas. Si nous atteignons un certain chiffre on arrête », a-t-il dit répondant à une question de ACTUALITE.CD.

A ce stade, au moins 20.339 personnes ont été vaccinées, avec le 2ème vaccin Ad26.ZEBOV/MVA-BN-Filo (Johnson&Johnson) dans les deux Aires de santé de Karisimbi à Goma. Depuis le début de la vaccination le 8 août 2018 avec ce vaccin rVSV-ZEBOV  au moins 299.330 personnes ont été vaccinées.

Approuvé le 22 octobre 2019 par le Comité d’Éthique de l’école de santé publique de l’université de Kinshasa et le 23 octobre 2019 par le comité d’Éthique national,  le deuxième vaccin, dénommé Ad26.ZEBOV/MVA-BN-Filo, est produit par la firme Janssen Pharmaceuticals pour la société Johnson & Johnson. Ce nouveau vaccin vient en complément du premier, le rVSV-ZEBOV, vaccin utilisé jusque-là (depuis le 08 août 2018) dans cette épidémie fabriqué par le groupe pharmaceutique Merck, après approbation du Comité d’Éthique le  20 mai 2018. Il a été récemment pré-qualifié pour homologation.

Contexte

Les 11 contacts de la dernière patiente confirmée d’Ebola seront libérés ce mardi 10 mars à Beni (Nord-Kivu). Cependant, en dépit de l’optimisme affiché, tous les domaines de la réponse restent en place pour garantir la détection rapide et le traitement de tout nouveau cas. La fin de l'épidémie ne peut être déclarée que si aucune nouvelle infection ne survient 42 jours après le 2 mars soit la date du déchargement du dernier cas confirmé.

Cette épidémie est la dixième en RDC et la deuxième plus meurtrière au monde après celle de 2014-2016 en Afrique de l’Ouest. Déclarée le 1er août 2018, cette épidémie a fait 2.264 décès (2.130 confirmés et 134 probables). 1.169 vainqueurs (personnes guéries, ou survivants) ont également été recensés. La létalité générale de 64%, la létalité dans les CTE est de 32% grâce au molécule thérapeutique introduit dans la riposte.