Ituri : couvre-feu décrété dans la région minière de Mungwalu après les menaces d’attaque proférées par les miliciens

Un milicien dans l'Est de la RDC

La région de Mungwalu, riche en Or est sous le coup d’un couvre-feu décrété jeudi 23 janvier 2020 par les autorités locales pour pallier les menaces sécuritaires. D’après les autorités, des hommes armés ont menacé d’attaquer la région. La commune rurale de Mungwalu est située dans le territoire de Djugu qui fait face aux violences perpétrées depuis fin 2017 par les miliciens.

Le couvre-feu sera appliqué de 22H00 à 5H00 du matin (heure locale), a indiqué le bourgmestre de la commune rurale de Mungwalu.

« Nous avons décrété ce couvre-feu en collaboration avec la population de ma juridiction pour permettre aux services de sécurités de détecter ceux-là qui veulent semer l'insécurité dans cette zone. Car nous sommes menacés à travers des tracts par certains inciviques qui promettent d'attaquer notre commune. C'est pourquoi j'appelle la population au respect de cette mesure prise jusqu'à nouvel ordre. Les services de sécurité sont déjà instruits pour sécuriser les personnes et leurs biens pendant cette période, donc la population doit se sentir à l'aise. », a expliqué Jean Pierre Bikilisende, bourgmestre de la commune rurale de Mungwalu.

Plusieurs observateurs redoutent que cette décision ne soit pas respectée en raison des activités intenses d’exploitation minière dans la zone qui se déroulent jusque tard la nuit.

« Pour les orpailleurs, artisanaux miniers, il faut faire tout moyen d'arriver dans les carrières avant 22H00 et ne pas sortir de la carrière pour la cité avant 5H00. Donc ils doivent prendre des dispositions pour leur sécurité », a ajouté le bourgmestre.

Après une période d’accalmie observée à Djugu, les violences ont repris fin décembre 2019. Des attaques contre les civils et les positions de l’armée se poursuivent. Le mercredi 22 janvier dernier, 7 corps ont été découverts dans les villages Djedo et Ukya, dans la chefferie de Bahema nord et au-moins 15 personnes sont portées disparues.

Franck Asante, à Bunia