Suspension des cadres au PALU et alliés : « Je n’en prendrai même pas acte, parce que pour exister politiquement, je n'ai pas besoin de PALU » Lokondo

Thomas Lokondo

Le député Henri Thomas Lokondo dit avoir appris avec trop de « mépris » sa suspension au conseil national du regroupement politique PALU et alliés. Dans une déclaration à ACTUALITE.CD, l'élu de Mbandaka parle d'une suspension irrégulière.

« Je m'en fous de ça. Mon avenir politique ne dépend pas de PALU. Est-ce que PALU existe chez nous en Équateur ? Le PALU existe au Nord-Kivu ? Le PALU n'a des députés qu'au Bandundu et ici à Kinshasa. Depuis 2006, le PALU a eu combien des députés ? En 2011, combien de députés ? Et maintenant ? C'est un parti qui fait face à un défi. Nous les alliés, on a été là, on a renforcé le PALU. Ma suspension, je n'en prendrai même pas acte, parce que pour exister politiquement, je n'ai pas besoin de PALU », réagit-t-il.

Mardi dernier, Gizenga Lugi, président du regroupement PALU et Alliés a décidé de suspendre pour une durée indéterminée Henri-Thomas Lokondo, Elvis Mutiri et Yaceinte Lumumba, respectivement du conseil national et du bureau exécutif du regroupement. Il les accuse d'avoir entrepris des actions isolées créant des confusions et compromettant les objectifs du regroupement, en demandant au coordonnateur du Front commun pour le Congo (FCC) de ne pas considérer la liste des ministrables transmise par le président du regroupement pour la formation du gouvernement. Henri-Thomas Lokondo indique que cette décision contraire à l'acte constitutif du regroupement fait suite à la dénonciation, par son camp, d'une tricherie orchestrée par le PALU.

« C'est parce que nous avons dénoncé une tricherie faite sur la liste que M. Gizenga a envoyé pour la participation du regroupement politique PALU et Alliés au gouvernement. Il n'a mis que les noms du PALU, alors que l'acte constitutif de notre regroupement recommande la solidarité. On aurait dû associer les alliés dans toutes les tractations. Ce qu'ils n'ont pas fait : ils ont agi dans la clandestinité, en catimini, dans l'opacité totale. Ce qui est grave, c'est qu'on propose non seulement les noms des membres du PALU, mais les noms de famille. Ce qui n'est pas normal. Vous devez savoir que sans les alliés, on n’aurait pas le seuil de représentativité au niveau national. On n'aurait, y compris le PALU, donc pas de députés », explique-t-il à ACTUALITE.CD.

Si Thomas Lokondo est intervenu pour dénoncer la « gourmandise » du PALU, c'est parce qu'il a, d'après lui, été approché par des « amis alliés » qui ont « remarqué une tricherie flagrante ». Il dit ne pas être, personnellement, ni demandeur, ni preneur d'un poste ministériel.

« Moi personnellement, je l'ai déjà dit aux amis du PALU lors des réunions que je ne suis pas ni preneur, ni demandeur d'un poste ministériel, parce que moi j'ai l'éthique, j'ai la morale politique. Après avoir été candidat président de l'Assemblée nationale, être encore candidat au gouvernement ? Ne voyez-vous pas que sur le plan éthique ça ne colle pas ? Je suis intervenu, parce qu'il y a des amis alliés qui sont venus me voir pour me dire que la tricherie est flagrante. Ailleurs on a tenu compte des alliés. S'il y a deux postes, on donne un à PALU, et un autre aux alliés », indique-t-il.

Le FCC et CACH ont signé, le 29 juillet dernier, l’accord de gouvernance consensuelle après de longues négociations. Les deux plateformes politiques ont décidé aussi de mettre en place un comité de suivi de la mise en œuvre de la coalition. Ce gouvernement sera composé de 65 membres dont 48 ministres et 17 vice-ministres, 23 pour le CACH et 42 pour le FCC. Le reste sera géré par CACH. Les listes des ministrables ont été déposées auprès du premier ministre. La date de la publication du gouvernement n’est pas connue.

Claude Sengenya