Tanganyika : des femmes fabriquent du chlore pour lutter contre le choléra

Chlore uzima plus

Depuis le début de  l’année, la province du Tanganyika fait face à une recrudescence de choléra et d’autres maladies hydriques suite à la consommation de l’eau du lac Tanganyika, qui est non chloré.

Pour lutter contre ces maladies, des femmes produisent du chlore. L’Association Maman Uzima de Kalemie (AMUKA), une micro-entreprise composée majoritairement des femmes (20 femmes et 5 hommes), s’est fixée l’objectif de produire localement du chlore liquide. “Uzima Plus" lutte contre l'épidémie de choléra et permet de sensibiliser la population sur les moyens de prévention.

chlore uzima plus

Pour Hélène Afuala Lubebe, coordinatrice de AMUKA, les conséquences de l’ignorance du choléra par certaines communautés locales ont été également l’élément déclencheur de la fabrication de ce produit afin de mettre fin à la stigmatisation des personnes vulnérables considérées comme responsables de la mort due au choléra. Elle rassure également que Uzima Plus respecte les normes de production de l’Office Congolais de Contrôle (OCC).

« A la fin de l'année 2002, dans l’aire de santé de Kitaki où vivent de nombreux pêcheurs, il y a eu une flambée des cas de choléra. Ainsi, nous avons débuté la sensibilisation pour faire comprendre à la population que le choléra n’est pas une maladie due à la sorcellerie mais plutôt à la consommation de l’eau non chloré. C’est comme ça que nous avons décidé de commencer à produire “Uzima Plus”. Nous certifions la qualité de nos produits par rapport aux analyses que nous faisons nous-mêmes. En plus, nous prélevons les échantillons que nous amenons au laboratoire de l’OCC », explique Hélène Afuala Lubebe.

chlore uzima plus

Cette unité de production bénéficie de l’appui de deux partenaires qui travaillent également dans la lutte contre le choléra et les maladies hydriques. Il s’agit du Fonds des Nations-Unies pour l’Enfance (UNICEF) et de la Solidarité Internationale. L’UNICEF intervient dans le financement du matériel de production tandis que Solidarité internationale s’occupe de la commercialisation du produit et son marketing. Les deux partenaires de l’Association Maman Uzima de Kalemie ont, pour objectif, la résilience des populations face aux épidémies de choléra à travers la reprise au niveau communautaire de la lutte préventive contre les maladies hydriques ainsi que le développement d’un mécanisme de marché qui assure la disponibilité du chlore de bonne qualité, socialement accepté par la population de la zone endémique. 

Le chlore liquide "Uzima Plus" est vendu dans des bidons de 5L, 10L et 20L. Pour le rendre accessible à l’ensemble de la population, il existe des flacons qui sont vendus à 1500FC et 100FC. On dénombre actuellement environ 101 points de ventes de "Uzima Plus". Pour respecter les normes de l’environnement,  AMUKA recycle ses flacons. Dr Sébastien Famba, le responsable marketing chez "Uzima Plus", précise qu’au moins 5262 flacons ont été recyclés cette année. 

Auguy Mudiayi