Formation du gouvernement : les évêques catholiques "préoccupés" par le temps pris pour les négociations

Ph. Christine Tshibuyi

 

Dans leur message rédigé à l'issue de leur cinquante- sixième assemblée plénière, les évêques catholiques de la République démocratique du Congo (RDC) se sont affichés "préoccupés" par le retard pris dans la nomination du premier gouvernement sous Tshisekedi, cinq mois après sa prise de pouvoir , marquant la fin de l'ère Kabila.  

"Nous sommes plus que préoccupés par le temps pris pour les négociations en vue de la désignation des animateurs de certaines institutions, en l’occurrence le Bureau du Sénat et le Gouvernement.", a déclaré le secrétaire général de la CENCO , l'abbé Donatien Nshole, lisant le message des évêques.

 

"Cette manière d’agir, dans le contexte de notre pays, porte de graves préjudices au bon fonctionnement de l’Etat.", a ajouté le porte-parole de l'épiscopat.

La "corruption éhontée"

Déclenchées depuis le mois de février dernier, les négociations impliquant la coalition du président Félix Tshisekedi ( CACH) et celle de son prédécesseur ( FCC) ont abouti à la nomination, le 20 mai dernier, de Sylvestre Ilunga Ilunkamba au poste de premier ministre.

 

Cependant, des négociations pour la formation de l'équipe gouvernementale se poursuivent.

 

Les deux parties sont déjà tombées d'accord sur la répartition des postes ministériels, mais n'ont pas encore présenté des candidats à ces postes.

Ce lundi 24 Juin , le président Tshisekedi totalise 5 mois au pouvoir sans gouvernement.

Dans leur message , les prelats catholiques ont dénoncé le "spectacle de la corruption éhontée" lors des élections des Gouverneurs et Sénateurs dans les Provinces.

Revenant sur les questions d'actualité, les bergers catholiques ont indiqué que "la liberté de mouvement de certains acteurs politiques n’est pas garantie" dans quelques provinces et villes du pays.

"Cette restriction de droits des citoyens constitue un recul par rapport à la décrispation du climat politique amorcée.", a déclaré l'abbé N'shole, reprennant un passage contenu dans le message des évêques catholiques, intitulé "Libérez mon peuple".  

"La situation n'évolue pas"

Le pays continue continue à souffrir des "faiblesses structurelles héritées du passé", relèvent les évêques, qui rappellent dans la foulée que : "le chômage persiste, la scolarité et l’accès aux soins médicaux sont un luxe pour beaucoup de familles."

 

Des milliers de personnes, dont un nombre impressionnant d’enfants, vivent dans une insécurité alimentaire sévère, dans un pays au sol fertile, et regorgeant en plus d’abondantes ressources naturelles, s'écrient- ils.

 

"Il s’observe un contraste scandaleux entre l’enrichissement vertigineux d’une minorité de nos compatriotes et l’extrême pauvreté dans laquelle gît la majorité des Congolais, et le fossé ne fait que se creuser.", soulignent - ils dans leur message.  

 

"Plus les jours passent nous constatons que la situation n’évolue pas. L’élan pris pour l’avènement d’une nouvelle ère a été brisé par de sérieuses entraves de tous ordres.", affirment les prelats.  

 

Cet état de choses "compromet l’avenir de notre pays sur plusieurs plans.", d'après les signataires du message.  

 

Christine Tshibuyi