Dans une interview accordée à quelques médias internationaux et au congolais ACTUALITE.CD, l'opposant Moïse Katumbi Chapwe a réitéré sa détermination à défendre la constitution en dépit du fait que les deux chambres du parlement sont contrôlées par la coalition de l'ex-président Joseph Kabila, son rival politique.
"Le vrai parlement, c'est la population congolaise. Ce ne sont pas les députés nommés qui vont nous faire peur. Le plus important est que la population congolaise soit éveillée. Quand j'ai parlé du faux troisième penalty, le peuple a gagné… vu la détermination de la population qui veut le changement", a déclaré Katumbi.
"Nous allons défendre la population, nous allons défendre notre constitution surtout les articles intangibles. C'est pourquoi, je suis rentré au pays", a ajouté Katumbi, affirmant rester "constant" dans son engagement.
"Je suis dans l'opposition avec mes frères. Notre rôle contribuera peut-être au développement de notre pays parce que nous n'allons pas blaguer. Nous allons être très exigeants pour que la population puisse se retrouver. Le plus important pour moi, c'est de voir l'énergie, la santé, les routes et surtout arrêter la guerre à l'est", a ajouté l'ancien gouverneur de l'ex-province du Katanga.
"Il faut qu'on leur donne la chance"
Alors que son allié Martin Fayulu continue de revendiquer la vérité des urnes en contestant la légitimité de Félix Tshisekedi, Katumbi a adopté un langage plus conciliant vis-à-vis du président de la République.
"J'étais gouverneur et j'étais le seul chauffeur. Aujourd'hui, il y a un gouvernement qui est là il faut qu'on leur donne la chance parce que nous serons une opposition exigeante. (...) Nous allons applaudir les bonnes choses et nous allons aussi condamner, nous allons aussi donner les conseils", a-t-il déclaré.
"Le plus important aujourd'hui, c'est d'aller de l'avant et que le nouveau gouvernement doit se mettre au travail. Mais nous serons exigeants, nous allons soutenir la population parce qu'il faut que les choses changent dans notre pays", a encore soutenu Katumbi.
Après trois ans d'exil, il a regagné son pays, la RDC, ce lundi 20 mai, par son fief, Lubumbashi, où un accueil chaleureux lui a été réservé par ses partisans.
"Il n'y a pas quelqu'un qui a le titre de propriété pour le Congo"
Son plus proche conseiller, Salomon Idi Kalonda Della n'est pas revenu. Et pour cause, les autorités congolaises ne lui ont pas encore délivré son passeport biométrique.
"Nous allons parler avec les autorités. Salomon est Congolais, le Congo appartient à tous les Congolais. Il n'y a pas quelqu'un qui a le titre de propriété pour le Congo", a affirmé Katumbi, considérant la privation de passeport comme un "crime".
Christine Tshibuyi