Le député Claudel Lubaya a demandé aux autorités de la République démocratique du Congo (RDC) de décréter une "urgence sanitaire" après que l'épidémie de fièvre hémorragique à virus Ebola a fait 1 074 décès en neuf (9) mois dans les provinces du Nord - Kivu et de l'Ituri.
Dans une déclaration ce vendredi 10 mai à ACTUALITE.CD, l'élu de Kananga, chef-lieu du Kasai Central, et président du parti Union Démocratique Africaine Originelle (UDAO), note qu'Ebola "n’est plus une simple question de santé publique."
"En décimant mille personnes en neuf mois, soit une moyenne de 125 décès par mois, et en résistant malgré le déploiement d’un plan de riposte, le virus Ebola a cessé d’être une simple question de santé publique pour être traitée par le seul corps médical."
Il constitue aujourd’hui "une menace infectieuse persistante à la sécurité nationale et, ce faisant, risque de déstabiliser durablement le pays", a-t-il déclaré affirmant qu'il y a "nécessité de décréter un état d’urgence sanitaire."
Face à ce qu'il décrit comme une "catastrophe qui mobilise davantage la communauté internationale", il devient "impérieux pour l’Etat congolaise de prendre conscience que face à la détérioration continue de la situation sécuritaire dans la région, les chances de vaincre Ebola s’amenuisent de plus en plus et exposent dangereusement les populations."
La lutte contre le virus Ebola "ne peut plus être gérée uniquement du point de vue médical, elle exige une large appropriation nationale et une mobilisation générale pour faire cesser l’insécurité, vecteur de la propagation de la maladie dans la partie Est du pays", a-t-il noté.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déjà conclu que l'actuelle épidémie ne constitue pas encore une urgence sanitaire de portée mondiale.
Le risque de propagation au niveau national et régional reste cependant "très élevé." Partie de la province du Nord-Kivu, le 1er août 2018, l'épidémie a touché l'Ituri voisine, quelques jours après. Elle a gagné une vingtaine de zones de santé.
Le cumul des cas est de 1.604, dont 1.538 confirmés et 66 probables. "Au total, il y a eu 1.074 décès (1.008 confirmés et 66 probables) et 442 personnes guéries", a écrit le ministère de la Santé dans son bulletin.
La ville de Butembo, dans la province du Nord-Kivu, est actuellement l'épicentre de la maladie. Se heurtant à la violence des groupes armés - provoquée par la méfiance d'une partie de la population locale contre les équipes médicales -, la riposte à l'épidémie a été perturbée ces cinq derniers jours.
Les autorités sanitaires ont déclaré s'attendre à un pic de nouveaux cas et de décès suite à ces perturbations.
Christine Tshibuyi