Les représentants de l'armée et de la police à l'atelier de réflexion sur la réconciliation dans l'espace Kasaï, qui se tient, à Kananga, sous les auspices du Haut-commissariat de l'ONU aux droits de l'homme , ont exigé, ce mercredi 17 avril, des poursuites contre tous ceux qui ont tué des militaires ou des policiers pendant l'insurrection des Kamuina Nsapu dans la région du Kasaï.
C'est le commissaire provincial de la police au Kasaï Central, le général Fidèle Kaumba qui a donné cette position en réaction aux dénonciations des représentants de la société civile sur l'impunité des forces de sécurité accusées d'exactions contre les civils.
"Quarante policiers ont été décapités dans la localité de Malenga, près de Kamwesha, en 2017, deux policiers ont été brûlés vifs à Matamba, (24 km de Kananga) et autant à Dibaya. Aucune justice pour ces policiers. Aujourd'hui, nous exigeons des poursuites contre ceux qui les ont tués et l'indemnisation de leurs familles", a déclaré le général Kaumba appuyé par le colonel David Kahenga des FARDC.
Cette position a occasionné un débat passionné dans la salle. Des sources du BCNUDH, un appui en faveur de la justice militaire est disponible et bientôt des enquêtes seront menées pour bien documenter le cas sur le meurtre des policiers a Malenga et organiser un éventuel procès.
Le 23 mars 2017, un convoi de la Légion nationale d'intervention (LENI), en provenance de Kinshasa, tomba dans une embuscade dans la localité de Malenga, en territoire de Luebo. 39 policiers furent décapités, selon un communiqué de la police rendu public en son temps.
Une importante cargaison d'armes fut saisie par les miliciens et deux camions Kamaz de l'armée. Depuis, on n'a jamais retrouvé le lieu où ces policiers furent enterrés.
Sosthène Kambidi