Le Centre Wallonie Bruxelles en collaboration avec l’Hôtel de ville de Kinshasa et la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) a organisé le 29 mars, l’inauguration du grand marché de l’agriculteur et de l’artisan congolais. Parmi les services esthétiques, artistiques et gastronomiques, il y avait des femmes qui transforment les déchets plastiques en matières utiles.
Rosalie Biuma et les charbons verts
« Je suis venue à ce grand marché pour exposer mes différentes activités. Le charbon vert que je fais à base de bios masses biodégradables. Je ramasse les déchets de cuisine, des feuilles mortes, des tiges de légumes que je mets ensemble dans un pyroliseur pour les calciner. Après carbonisation, j’obtiens le charbon vert, plus résistant que le charbon de bois,» explique Rosalie. Entrepreneure depuis quelques années, ses productions commencent à être connues il y a à peine deux ans . «J’ai commencé à produire ces charbons verts, le savon moussant, les chips à base de gingembres depuis plusieurs années maintenant. J’étais encore dans l’informel. C’est depuis deux années que je me suis lancé dans le formel » dit-elle.
Bernadette Kudiakubanza fabrique des sacs à mains, trousses et autres objets à l’aide des sachets en plastiques
« Je suis veuve et mère. J’utilise les sachets en plastiques comme matière de base dans la fabrication des sacs à mains, des trousses et autres objets pour la femme. Dans la vie quotidienne, les sachets sont une matière qui détruit la production normale du sol. Alors, nous récupérons les sachets auprès des femmes de nos quartiers dans la commune de la N’sele, ces sachets qui devaient être jetés nous les combinons à d’autres matières pour les transformer en sacs durables,» explique Bernadette, présidente de l’Association des Femmes Couturières et Menuisière (AFCM/ONGD)
Cette cérémonie d’inauguration a connu la participation de la ministre du genre, Chantal Safu, du représentant de la première dame Denise Nyakeru Tshisekedi ainsi que Jean Sebati ministre provincial de l’agriculture .
Bernadette se dit déçue de voir la plupart des participants repartir sans acheter les produits vendus à son stand. «Nous sommes venus exclusivement exposer les produits de l’artisan et de l’agriculteur congolais. Quand nous avons appris la participation des autorités, nous étions tous joyeux de savoir qu’ils allaient acheter quelques objets . Malheureusement, ils sont venus, ils nous ont juste félicités sans acheter des produits. Pour montrer qu’ils soutiennent l’entrepreneuriat congolais, ils devaient nous satisfaire » déplore Bernadette.
Pascaline Tembo, créatrice et designer pense que la présence des autorités a rendu le marché timide par rapport à la première édition. « La première exposition était très animée, les gens venaient de partout et faisaient le tour des stands. Aujourd’hui, je trouve la journée très timide. Je pense que c’est la présence des autorités qui l’a rendue ainsi. Peut-être que l’ambiance changera dans l’après-midi,» souligne-elle.
Pour Théa Vangu, l’activité a été très bénéfique.“ Contrairement à l’édition passée, nous avons reçu beaucoup de clients cette fois-ci. Seulement, nous allons demander aux organisateurs de passer les messages dans les médias, de vulgariser un peu plus sur la tenue de ce marché. Nous avons l’impression que beaucoup de personnes ne savent pas qu’il se tient de telles activités qui offrent l’occasion de découvrir l’artisan congolais,» conclut Thera Vangu.
Selon Kathryn Brahy, Déléguée de Wallonie Bruxelles en République Démocratique du Congo, ce marché se tiendra chaque dernier vendredi du mois.
Prisca Lokale