“Ciné na biso”, des salles de cinéma adaptées au public congolais.

 Le producteur/réalisateur Tshoper Kabambi lors d'une projection à Kinshasa.

Cela va faire quelques jours que la 26ème édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) a ouvert ses portes au pays des hommes intègres. Ce grand rendez-vous des cinéphiles et professionnels du cinéma est également l’occasion de revenir sur l’état de la production cinématographique sur le continent et, en particulier, en RDC. Qui consomme les productions congolaises ? Y-a-t-il vraiment un public congolais ? Que faire pour démarrer un circuit de production et  de distribution en RDC ? La rédaction d’ACTUALITE.CD a tenté de trouver des réponses auprès du producteur et réalisateur Tshoper Kabambi, initiateur de “Ciné na biso”.

Tshoper Kabambi, bonjour. Vous avez récemment initié un ciné club à Kinshasa. Parlez nous de ce projet.

Le cinéclub est composé d’amis, d’amateurs ou de professionnels du cinéma. Nous nous rencontrons autour des projections. Notre mission est de discuter de l’industrie cinématographique. C’est un concept que nous avons créé, notre mission mission est de faire la promotion du cinéma congolais.

Peut-on dire que le cinéma se consomme bien en RDC ?

En tant que professionnel, je peux dire que le cinéma ne se consomme pas à Kinshasa. La raison principale est qu’il n’y a pas de circuit de distribution dans notre pays. Nous n’avons pas encore trouvé la bonne formule pour faire consommer le cinéma made in Congo au Congo. S’agissant des salles de cinéma, là aussi, il y a un énorme travail à faire. Nous n’avons pas une industrie du cinéma à proprement parler ici en RDC. Il y a aussi la question économique dont il faut tenir compte. Les Congolais consomment les cinémas du monde, il n’y a pas de raison qu’il ne consomme pas notre cinéma. C’est un peuple amoureux du cinéma.

Que faut-il faire pour créer de l’engouement autour du septième art en RDC ?

Je pense que tout le monde devrait prendre conscience de sa part de responsabilité. Nous avons besoin d’une prise de conscience collective. Le cinéma ne sert pas uniquement de divertissement, le cinéma peut aider un pays à se construire, tout le monde devrait en être conscient. On doit tous s’y mettre pour créer plus d’engouement que ce soit les opérateurs culturels, les cinéastes eux-mêmes, le gouvernement, tout le monde doit participer à la création d’une industrie cinématographique en RDC.

Quels sont les projets sur lesquels vous travaillez actuellement ?

Cette année, ma maison de production, Bimpa Production envisage de produire des courts métrages et deux longs métrages. Nous avons le projet d’ouvrir des salles de cinéma. “Ciné na biso”, ce sera des petites salles pouvant accueillir 50 personnes qui proposera des prix adaptés au public. Il est important que notre public puisse voir nos films, si nous faisons des films, c’est d’abord et avant tout pour les Congolais.

Propos recueillis par Kudjirakwindja Nabintu