Mbankana: L’histoire d’une cité perdue de Kinshasa et assimilée à un village - (Reportage)

<b>Considéré par beaucoup comme un des villages important de la Nationale 1 en direction de la province du Kwilu, Mbankana est une cité excentrée de la ville de Kinshasa, sur des collines que traverse la rivière Mayi Ndombe.</b>

Loin des bâtisses, des boulevards et des lumières qui ornent le centre-ville de Kinshasa, Mbankana est une zone urbano-rurale  de la capitale congolaise, bordée d’une série de villages voisins de Batéké, (une ethnie représentant 18% de la population congolaise, d'après des sources).

Situé à environ 150 Kilomètres du centre de la Capitale congolaise, Mbankana est considéré par beaucoup comme un village à part entière. D’ailleurs la plupart des habitants de cette partie de la ville de Kinshasa se considèrent comme ne faisant pas partie de la capitale. <i>«À Mbankana, il y a aussi la vie comme à Kinshasa. Bien que la cité se trouve au milieu de la brousse, mais nous vivons comme des Kinois »</i>, déclare Daddy, chauffeur et résidant de la cité.

[caption id="attachment_27275" align="alignnone" width="3264"]<img class="wp-image-27275 size-full" src="https://actualite.cd/wp-content/uploads/2017/10/Colines.jpg&quot; alt="" width="3264" height="2448" /> <strong>L'une des deux collines que traverse la rivière Mayi Ndombé.</strong>[/caption]

Tout comme Daddy, nombreux sont les habitants de Mbankana qui ne se reconnaissent pas en tant que Kinois. L’explication peut être le nombre des villages qui  environnent  le plateau de Batéké, isolant ainsi cette cité du centre-ville de la capitale. A cela s’ajoute l’unique route asphaltée qui passe par là, jalonnée des collines, de la savane et des maisons en argile, y compris la traversée de la mystérieuse et anecdotique rivière Mayi Ndombe. Un décor qui casse toute forme de modernité.

&nbsp;

[caption id="attachment_27276" align="alignnone" width="3264"]<img class="wp-image-27276 size-full" src="https://actualite.cd/wp-content/uploads/2017/10/Miason_inachévée.jpg&qu…; alt="" width="3264" height="2448" /> <strong>Une maison en argile inachevée dans un village voisin de la cité de Mbankana</strong>[/caption]

<b>«Mbankana, une partie de la ville de Kinshasa »</b>

Sur la route broussailleuse qui mène vers Mbankana, il y a de vastes étendus d’herbes, les rares constructions en brique, inachevées, réputées hantées. Mais une fois arrivé dans la cité excentrée, après avoir parcouru des villages voisins, on découvre un environnement qui présente une image différente de l'idée que se font beaucoup de gens. Atmosphère assez moderne, eau potable et électricité y sont garanties. On y trouve également quelques bistros jouant les dernières variétés musicales  et où l’alcool coule à flots. Des jeunes, assez branchés, en mode “swagg”, (qui ont du style, ndlr) se font une sorte de belle vie à la moderne. En gros,  Mbankana est une cité qui met en valeur sa « Kinoisérie » ( mode de vie kinois, ndlr) dans une ambiance propre aux quartiers chauds de Kinshasa tels que Moulaert à Bandalungwa, Matonge à Kalamu, etc.

[caption id="attachment_27277" align="alignnone" width="3264"]<img class="wp-image-27277 size-full" src="https://actualite.cd/wp-content/uploads/2017/10/Mbankana_Village.jpg&qu…; alt="" width="3264" height="2448" /> <strong>Un bistro à Mbankana</strong>[/caption]

Contrairement à nombreux de ses cohabitants, Agrée Mwete reconnait que Mbankana est bel et bien une cité de la ville de Kinshasa. <i>“C’est l’un des quartiers de Maluku, une commune située dans le district de Tshangu dans l’est de la ville de Kinshasa. Donc Mbankana est une partie de la ville de Kinshasa. Méfiez-vous de petits villages qui l’entourent. Nous sommes toujours dans la Capitale “</i>, explique ce quinquagénaire sur un ton rassurant.

Au-delà du climat convivial et assez moderne dans lequel vit la population, la misère est aussi un autre aspect remarquable à  Mbankana. <i> “La cité est menacée par le poids de la pauvreté, suite entre autres au taux élevé d’analphabétisation qui touche une grande partie de population de cette partie”</i>, explique un chef coutumier.<i> Beaucoup d’enfants abandonnent l’école assez tôt pour entreprendre les petits commerces afin de venir en aide à leurs parents qui peinent à joindre les deux bouts”, </i>ajout-il.<i>
</i>

[caption id="attachment_27278" align="alignnone" width="3264"]<img class="wp-image-27278 size-full" src="https://actualite.cd/wp-content/uploads/2017/10/Vendeurs_Champignons_Mb…; alt="" width="3264" height="2448" /> <strong>Les enfants vendant des champignons aux passagers qui traversent la cité de Mbankana</strong>[/caption]

D’après une source, en 2010 la cité de Mbankana ne comptait que 17 écoles dans son ensemble pour 15.200 habitants. La culture vivrière et le commerce restent jusqu'à aujourd'hui les principales activités de survie dans cette partie de la ville de Kinshasa considérée à tort comme un village.

<strong>Will Cleas Nlemvo</strong>