Le vice-président du Groupement professionnel des distributeurs des produits pétroliers (GPDPP) Bope Mbatshi dénie à la société SEP Congo (Services des Entreprises Pétrolières Congolaises) la prérogative de démentir l’information faisant état de risque de rupture de stock en produits pétroliers en RDC. M. Bope réagit ainsi aux propos de Jean Madebu Bunga Madrandele, Administrateur Directeur Général Adjoint de SEP Congo qui assurait cette semaine que le pays ne court pas le risque de rupture des stocks en produits pétroliers. Dans une interview ce samedi 2 septembre 2017 à ACTUALITE.CD, le vice-président de GPDPP affirme que que les sociétés commerciales qui font la distribution éprouvent d’énormes difficultés à renouveler leurs stocks.
<b>La SEP a annoncé dans un communiqué qu’elle est capable de fournir le pays. Qu’est-ce qui explique cette situation sachant que vous demandez que le gouvernement vous appuyer en vous octroyant une allocation afin de renouveler votre stock ?</b>
SEP Congo n’est pas propriétaire des produits pétroliers. C’est ma première fois d’entendre ça. Je n’ai jamais vu SEP Congo faire un communiqué pour expliquer ses capacités. Il faut noter que les sociétés commerciales qui font la distribution éprouvent d’énormes difficultés à renouveler leurs stocks. Comme les ventes sont en franc congolais, elles doivent récupérer les devises pour payer les factures. Parce que les produits pétroliers ne se vendent pas au comptant. Lorsque vous avez par exemple soixante jours de paiement, après avoir vendu il faut aller honorer les factures pour espérer accéder à un autre stock. Parce que c’est un contrat. Mais lorsqu’une société de fourniture vous donne par exemple 10.000 tonnes à payer dans soixante jours, au soixantième jour puisque le taux de change qui est pris en compte dans la structure des prix, c’est un taux irréel, à ce moment-là vous vendez une masse de francs mais en cherchant à récupérer les devises pour refaire les mêmes volumes. Là vous perdez. Le gouvernement est conscient que le taux de 1680 FC par exemple ne tient pas. Mais comme il y a toujours un mécanisme de paiement de perte ou de manque à gagner, si le paiement traine, ça crée déjà un problème. Parce que soixante jours après si vous ne payez pas, ces gens-là ne vont plus vous donner et les sociétés seront en difficulté pour s’approvisionner. Donc elles n’importent plus. Il faut arranger de ce côté-là, essayer de mettre à la disposition des sociétés provinciales des devises auto-préférentielles. SEP CONGO n’est pas propriétaire des produits. Dans son communiqué, elle est claire, elle parle des produits détenus via des fournisseurs. Les fournisseurs ne vendent pas des produits à perte.
<b>Qu’est-ce qu’on va retenir de votre plaidoirie ?</b>
Il faut se mettre autour d’une table. Discuter, harmoniser les paramètres, rapprocher le taux de change à la réalité, permettre aux sociétés commerciales d’accéder aux devises pour pouvoir honorer les factures.
<b>Et par rapport aux stations-services qui ferment, que pouvez-vous dire ?</b>
Les stations ne sont pas fermées. Lorsqu’il n’y a pas de produits à vendre, les stations ne vont pas travailler. Si les produits ne viennent pas, que voulez-vous qu’on fasse. Il faut que les choses s’harmonisent rapidement et que la circulation soit fluide. Le problème, c’est l’harmonisation et la correction qui devra se faire au niveau des prix. Les produits viennent de la côte atlantique pour la plupart.