La limitation d’accès aux réseaux sociaux appliquée depuis mardi 8 août 2017 par les autorités congolaises n’est pas sans incidence sur la vie socio-économiques en RDC.
Demandé par l’Autorité de Régulation de Poste, Téléphone et Communication (ARPTC), l’accès aux réseaux sociaux et le partage des fichiers multimédias ont été réduits au minimum à travers le pays depuis mardi 8 août dernier. Cette décision a été prise en marge des journées « ville-morte» décrétées par le Rassemblement et au lendemain des affrontements entre les adeptes du BDK et les forces de l’ordre.
Selon les témoignages de certains opérateurs économiques, la limitation d’accès à internet a de multiples conséquences notamment la perturbation de certaines opérations et transactions bancaires.
Le responsable d’un hôtel à 5 étoiles de Kinshasa a confié à ACTUALITE.CD que les clients réclament la baisse des prix des chambres à cause de la difficulté d’accès à internet pourtant compris dans les tarifs.
«<i>Nous fixons les prix de nos chambres et autres services également en fonction de l’accès à l’internet. Tous nos clients savent que le WIFI est gratuit et grâce à cela ils peuvent loger chez nous sans problème en étant en contact avec le monde. Maintenant ça devient compliqué. J’ai reçu ce matin certains clients qui sont venus me demander de réduire leurs factures parce qu’ils n’avaient pas accès aux réseaux sociaux. Et qui va payer cette facture ? Les autorités devraient bien étudier leurs décisions avant de les mettre en application</i> <i>parce que nous avons perdu</i> <i>des clients à cause de cette situation</i> ».
Parmi les secteurs les plus touchés, on note principalement le commerce en ligne, un marché qui commence à prendre de l’ampleur à Kinshasa et dans certaines villes du pays. Plusieurs Congolais achètent actuellement des biens et services en ligne à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Pour sa part, Bonny Maya, directeur général de E-Mart, une PME qui évolue dans la vente en ligne de plusieurs produits, dit enregistrer plus de 40 % de perte depuis la mise en application de cette décision.
Certaines agences de fret des produits en ligne refusent de se prononcer sur ce sujet. Des employés de certaines entreprises reconnaissent, dans l’anonymat, la baisse de l’engouement dans les entrepôts à cause de la diminution des commandes. D’après eux, plusieurs clients ne savent pas actuellement si leurs commandes ont été exécutées.
Un des responsables techniques d’une société de télécommunication affirme, pour sa part, qu’ils enregistrent en ce moment une baisse sensible du trafic depuis mardi dernier. Selon lui, les clients payent de moins en moins l’internet mobile contrairement à la semaine dernière. Ce qui entraîne des conséquences financières énormes. Toujours selon lui, les entreprises ou les banques qui exercent la surveillance de leurs entrepôts et autres bureaux via internet sont aussi affectées.
De son côté, l’Association des médias en ligne de la RDC (MILRDC) a estimé, mardi dernier, que cette limitation d’accès aux réseaux sociaux, un de ses canaux de transmission d’informations, est une entrave au travail journalistique dans son ensemble et une privation de droits d’accès à l’information pour ses lecteurs en RDC et dans le monde. MILRDC considère cette décision comme une atteinte à la liberté de la presse et au droit à l’information.
<b>Willy Akonda Lomanga/ desk Eco </b>