Les sociétés civiles du Nord et Sud-Kivu ainsi que de l’Ituri proposent que la RDC se retire de la Conférence Internationale sur la Région des Grands-Lacs (CIRGL), à cause de “violations” de l’accord-cadre d’Addis-Abeba par les pays signataires. Proposition formulée au cours d’un atelier de deux jours à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, sur l’évaluation de l’accord-cadre.
Pour Thomas-d’Aquin Mwiti, président de la société civile du Nord-Kivu, le retrait de la RDC de la CIRGL ne serait pas un tabou.
«<i>Les combattants du M23 et les autres groupes armés sont chaque jour lâchés par le Rwanda et l’Ouganda pour venir attaquer et déstabiliser la RDC. Le retrait de la RDC de la CIRGL ne serait pas un tabou comme cela a été proposé par certains collègues des territoires</i>», a déclaré Thomas d’Aquin.
Le vice-gouverneur du Nord-Kivu, Feller Lutahichirwa Mulwahale, a, pour sa part, estimé qu’il est nécessaire que les recommandations de l’atelier de Goma apporte des pistes de solutions à la recrudescence de l’insécurité dans la partie Est du pays.
«<i>Les signes prometteurs sont visibles mais beaucoup reste à faire par les populations qui continuent à être meurtries par l’activisme des groupes armés tant nationaux qu’étrangers qui bénéficient de soutiens des pays voisins, signataires de cet accord</i>», a dit M. Lutahichirwa.
L’accord sur la restauration de la paix dans l’Est de la RDC avait été signé le 24 février 2013 par une dizaine de pays de la région sous l'égide de l’ONU. A la 17e réunion d’évaluation de cet accord début mai à Naivasha (Kenya), l’ONU et l'Union africaine avaient invité les signataires à «<i>faire preuve de bonne foi et de franchise</i>» dans leurs actions afin d'aller plus vite.
L’accord-cadre d’Addis Abeba prévoit, entre autres, la non ingérence des pays voisins dans les affaires internes des Etats, le non soutien des pays à des groupes armés pour déstabiliser les Etats de la sous-région.
<b>Christine Tshibuyi </b>