La Monusco n’assure plus la protection permanente du Dr Mukwege (Fondation Panzi)

Contrairement à ce qu’a dit la Monusco, le jeudi 10 mai 2017 au cours de la conférence hebdomadaire des Nations-Unies, la Fondation Panzi du Docteur Mukwege affirme que le gynécologue et l’hôpital Panzi ne sont plus protégés en permanence par les «contingents pakistanais» de la Monusco, mis à leur disposition sous le mandat de Martin Kobler, ancien chef de la Monusco.

Dans un communiqué publié ce vendredi 12 mai 2017, la Fondation qui soutient le Dr Mukwege indique que le contingent pakistanais qui était basé au camp Panzi a été délocalisé depuis l’année dernière.

<i>«Mercredi, le 10 mai, à Kinshasa, au cours d’une conférence de presse, Charles Antoine Bambara, le Directeur de l’information publique de la MONUSCO, a déclaré que la MONUSCO sécurise toujours le Docteur Denis Mukwege : Nos forces sont toujours là pour sécuriser ceux qui se sentent menacés. Nos éléments sont mêmes près de l’hôpital de Panzi. La MONUSCO a sécurisé l'hôpital de Panzi et le Docteur Mukwege pendant une certaine période jusqu’au départ de Martin Kobler. Cette déclaration est inexacte et vérifiable</i> », lit-on dans le communiqué.

La fondation Panzi dit regretter l’absence des forces de la Monusco pour sécuriser l’hôpital Panzi et tous les patients. Elle invite, par ailleurs, la Mission Onusienne à affecter de nouveau ses forces dans la zone.

<i>«La menace reste, s'accroît et est permanente. Il est étonnant que la MONUSCO semble ne pas comprendre cette réalité fondamentale et urgente sur la sécurité du Docteur Mukwege, du personnel médical et administratif, et surtout des jeunes filles et femmes qui viennent à Panzi. Le mandat de la MONUSCO est de protéger les civils. Nous requérons que le Docteur Mukwege et l'hôpital de Panzi bénéficient de nouveau d’une protection permanente de la part de la MONUSCO. Nous la remercions pour les escortes qui sont assurée jusqu'à ce jour ».</i>

Dr Mukwege avait échappé, il y a deux ans, à une tentative d’assassinat à Bukavu. Des hommes armés avaient fait irruption chez lui et le policier commis à sa garde avait été tué. Après cette situation, le médecin avait “fui” en Belgique via le Burundi avant de revenir quelques temps plus tard au chef-lieu du Sud-Kivu. Dès lors, la Monusco avait décidé de mettre à sa disposition des casques bleus pour assurer sa sécurité ainsi que de tout l’hôpital Panzi, spécialisé dans les soins des femmes victimes de viol et d’autres maux gynécologiques.

<a href="http://twitter.com/franck_ngonga"><b>Franck Ngonga </b></a>