Les boissons alcoolisées et sucrées en plastiques PET ou en canettes en provenance d’Angola via le poste frontalier de Lufu, au Kongo Central, constituent une véritable menace pour l’industrie locale. Selon le constat fait par <a href="http://actualite.cd/">ACTUALITE.CD</a>, une vingtaine de conteneurs de 40 pieds en moyenne le traverse presque chaque semaine vers la RDC. Pour certains experts, il est difficile à l’heure actuelle de faire une bonne évaluation de la quantité qui rentre dans le pays, étant donné qu’il y a des véhicules qui traversent la frontière sans être contrôlés, ni par la douane, ni par d’autres services. Les personnes vivant avec handicaps, par exemple, passent avec ces produits sans être inquiétées par les services aux frontières. Devenus presque maîtres du terrain, ils font rentrer à partir de cette frontière des quantités énormes des produits appartenant parfois à des grands importateurs, comme Cucca, XL, Coca, Fanta et autres. La plupart de ces marques sont également fabriquées en RDC.
Malgré la présence à Lufu d’une antenne de l’Office congolaise de contrôle (OCC), ces produits passent sans que des échantillons ne soient prélevés et contrôlés. Difficile également de savoir si la date d’expiration est déjà dépassée ou non. La qualité de ces produits reste donc à désirer.
Ces boissons alcoolisés et limonades en provenance d’Angola mènent une concurrence déloyale aux produits fabriqués au pays. Des experts en économie estiment qu’actuellement, il est difficile d’empêcher ou d’interdire le commerce transfrontalier entre les deux pays. Mais il faut formaliser, selon eux, ces transactions pour ne pas mettre à mal les brasseries et limonaderies locales. Leurs contributions étant de près de 5% du PIB avec plus ou moins 400.000 emplois directs et indirects.
Mettre en difficulté ces entreprises risque d’entraîner des conséquences graves au pays et dans des centaines de milliers de familles.
Il est aussi vrai que l'attirance vers ces produits en provenance de ce pays voisin est liée aux prix qui sont deux fois inférieurs aux prix des produits locaux. Ceci appelle à la problématique de la compétitivité de l’industrie nationale congolaise à laquelle l’Etat devrait accorder des avantages fiscaux afin de leur permettre de vendre à des prix compétitifs.
Willy Akonda Lomanga, Desk Eco.