RDC : JM Kayumba critique la classe politique et présente son plan de développement – (Interview)

Directeur de l’ONG Hope For Africa Foundation, Dr Jean-Michel Kayumba médecin spécialiste en santé publique critique la classe politique congolaise qu’il juge médiocre dont les idées de développement du pays « les partis politiques sont en train de travailler que pour des positionnements des individus et non pour les intérêts généraux », déclare ce Jean-Michel Kayumba qui dans une interview accordée ce jeudi à Actualite.cd, présente en trois axes son plan de développement de la RDC.

<strong>Quelle analyse faites-vous de la situation socio-politco-sécuritaire de la RDC ?</strong>

La RDC traverse une crise politique, économico-financière et sociale causée  particulièrement par l'absence de l’Etat définit comme l’entité sociologique, organisationnelle et juridique qui régis en principe les personnes partageant un espace géographique, répondant à des normes et répondant à des contraintes spécifiques.

La déliquescence institutionnelle, la crise de confiance et aux institutions, la pauvreté, l’insécurité généralisée et le triomphe des antivaleurs sur les valeurs morales sur lesquelles en principe doivent être fondé un Etat en sont les conséquences.

La RDC est plongée dans un obscurantisme primitif et avilissant qui reflète une anecdote qui peut paraître choquante mais vraie : d'un primitif qu'on laisse seul dans une maison avec un frigo pleine de nourritures  mais qu'on retrouve après trois mois mourant de faim, de soif et vivant dans le ténèbres car ne sachant pas manipuler l'interrupteur pour éclairer la maison, ne sachant pas ouvrir le frigo pour prendre la nourriture ou encore allumer la cuisinière pour cuire sa nourriture mais qui a été à genou chaque jour priant Dieu pour pourvoir à sa nourriture.

<strong>Comment sortir le pays de cette situation de crise ?</strong>

Une approche globalisante et holistique  s'impose en mettant l'homme au centre étant l’auteur de la crise et détenant les moyens de s’en sortir. Voici mes propositions : révolution spirituelle, l’amour de soi et du prochain comme base de toute transformation sociétale. L’amour du prochain au centre de toutes les tractations politiques à travers un véritable dialogue ou les parties sur la table opteront pour une approche consensuelle plutôt que confrontationnelle  d’autant plus que personne n'en sortira gagnant. Un dialogue ou le sujet de l’après transition seront discuté essentiellement sur le type de justice à adopter contre ceux qui ont commis des crimes économiques, pénaux et autres en optant à mon avis pour l'établissement d'une commission vérité et réconciliation afin d’aboutir à une justice restorative avec amnistie et contrainte de réinvestir les fonds détournés sur place pour la création de l’emploi localement plutôt que retributive, car à chaque fois que les gens brandirons le spectre de la cour pénale internationale, ceux qui sont au pouvoir actuellement vont s'y agripper par crainte de répercussions. Je rencontrerai plutôt le président Joseph Kabila personnellement qui est le principal interlocuteur plutôt que par personnes interposées. En bref un dialogue franc gardant en esprit que personne ne profite de la situation actuelle du pays. Nous avons tous à perdre qu'à gagner en perpétuant la crise actuelle. Un vrai dialogue avec comme points:
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<li>La réconciliation nationale sur un modèle vérité et réconciliation modèle RDC.</li>
<li>La gestion consensuelle de la transition</li>
<li>Un plan stratégique consensuel d'organisation des élections avec un calendrier électoral réaliste.</li>
<li>Les trois préalables formeront le point de départ vers la création de un État.</li>
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Sur la responsabilité de la classe politique dans la crise:

La faillite idéologique: c’est pourquoi les tractations et discussions sont orientées vers les individus  plutôt que sur les idées et principes.

De la Majorité présidentielle a l'Opposition dans sa pluralité.

Le PPRD  ET L'UDPS et L UNC devaient en principe être des alliés défendant la même  cause idéologique. J'appelle ça l’escroquerie politique. Opportunisme et versatilité déguisés en flexibilité en clamant que la politique est dynamique et si il est vrai que la politique est dynamique, les principes par contre sont statiques et immuables. Qui trompe qui ? Nous sommes là pour assainir l'environnement politique et une épuration des antivaleurs à tous les niveaux en prônant et pratiquant les valeurs morales gages de la création d'un Etat de droit et de l’établissement d'un climat de confiance dont la population a besoin pour nous suivre et soutenir nos actions de transformation et de la création d'un Etat prospère.

<strong>Quelle est votre vision pour la RDC ?</strong>

Ma vison d'une RDC nouvelle est basée sur trois axes:
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<li>La création d'un État stable: entité ou les partenaires (le peuple) auront tous et en égalité de droit une plate-forme favorable à la poursuite de leur bonheur. En initiant des réformes courageuses et parfois impopulaires au départ.</li>
<li>Création d'un climat des affaires favorables à l’établissement d'un entrepreneuriat florissant pour les nationaux avec comme conséquences la création des nombreux emplois, augmentant le pouvoir d'achat absolu et augmentation de l’assiette fiscale. Le modèle Partenariat publique privé comme modèle initiale qui permettra d’entreprendre des grands travaux de constructions des ponts, routes et toutes les infrastructures de base.</li>
<li>Consolider le contrat social par la réforme du système éducatif, le système sanitaire et la sécurité sociale et de retraite pour ceux qui auront servi avec passion et détermination la nation.</li>
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<strong>Comptez-vous évoluer dans un parti politique ou indépendamment ?</strong>

J’ai une tendance libérale par conviction idéologique mais aussi longtemps les partis politiques en place seront gérés sur base des rumeurs des individus pas selon le fondement idéologique. Je serai indépendant. En plus sachant que l’adhésion à un mouvement soir It idéologique me fera perdre mon indépendant de esprit et de pensée je préfère être appelé LE SERVITEUR DU PEUPLE CONGOLAIS car la politique comme la médecine c'est un apostolat.

Stanys Bujakera