La crise de l’eau et de l’électricité à Mbujimayi persiste. Depuis près de trois semaines, les robinets restent secs et une grande partie de la ville est plongée dans le noire. Une situation qui éprouve durement les habitants, contraints de parcourir de longues distances pour notamment s’approvisionner en eau.
Dans plusieurs quartiers, notamment à Simis, Kanshi, Diulu et Bipemba, des femmes marchent parfois plus d’une heure, bidons sur la tête, à la recherche du moindre point d’eau.
« C’est une situation pénible. Chaque jour, je pars à plus de 4 kilomètres pour chercher un seul bidon. Et même là-bas, il faut encore attendre longtemps dans la file », déplore Marie, mère de cinq enfants.
Même son de cloche chez Chantal, rencontrée près d’un point d’eau très fréquenté. « Nous n’avons pas le choix. Sans eau, on ne peut rien faire. On se réveille à 4 heures du matin pour espérer trouver au moins un bidon. »
Dans ce contexte, le prix de l’eau a explosé. Un bidon de 20 litres se vend désormais jusqu’à 3 000 FC, un coût difficile à supporter pour de nombreuses familles. Un vendeur ambulant à vélo explique cette hausse par les longues distances qu’il doit parcourir. « Nous allons très loin pour trouver l’eau. Parfois, on fait 10 à 12 kilomètres aller-retour. Avec la fatigue et le transport, c’est difficile de vendre moins cher. »
Selon le Directeur régional de la REGIDESO, Didier Mbudi Lelo, la pénurie trouve son origine dans la rupture du transformateur de Tubi Tubidi, qui prive Mbujimayi d’une alimentation électrique suffisante. Faute de courant électrique, la REGIDESO ne peut désservir la ville en eau.
« Nous utilisons les groupes électrogènes, mais ils consomment de grandes quantités de carburant. Sans approvisionnement, la production s’arrête », a-t-il expliqué.
Face à l’urgence, le gouvernement provincial du Kasaï-Oriental a accordé une dotation exceptionnelle en carburant pour permettre à la REGIDESO de remettre temporairement en marche ses centrales thermiques, en attendant la réparation du transformateur de Tubi Tubi.
Michel Cyala