Cela fait plus d’un mois que l’opposant Seth Kikuni, de retour du conclave convoqué par l’ancien chef de l’Etat Joseph Kabila à Nairobi, s’est vu interpellé à l’aéroport de N’djili, son passeport confisqué par la Direction Générale des Migrations (DGM). Il a brisé le silence ce mardi.
Sur le réseau social X, le président du parti politique Piste pour l’Emergence et porte-parole du mouvement « Sauvons la RDC » de Kabila, s’élève contre la confiscation « sans raison valable » de son passeport qui, d’après lui, viole ses droits fondamentaux et porte atteinte à sa liberté de circulation.
« Cela fait 32 jours que mon passeport a été confisqué de manière arbitraire par la Direction Générale de la Migration (DGM), suite à mon arrestation par l'ANR à l'aéroport de N'djili. Aucune raison valable n'a été fournie pour justifier cette violation de mes droits fondamentaux. Cette rétention, effectuée sans base légale apparente, sans décision de justice et sans notification officielle, constitue une atteinte à la liberté de circulation, pourtant garantie par la Constitution, et une restriction arbitraire à mes droits », écrit Seth Kikuni.
M. Kikuni regrette que ses tentatives pour récupérer son passeport n’ont fait mouche, et dit faire l'objet d’intimidations.
« À ce jour, toutes mes tentatives pour récupérer mon document sont restées infructueuses. Je me heurte systématiquement à du chantage, à de l'intimidation et à des propositions indécentes. Par l'intermédiaire de la DGM, le gouvernement me prive ainsi injustement de ce qui m'est dû. », s’est-il plaint, tout en dénonçant « un régime qui bafoue mon droit constitutionnel à la libre circulation ».
Pour lui, la confiscation de son passeport constitue une violation flagrante de plusieurs de ses droits fondamentaux, garantis entre autres « par la constitution de la République Démocratique du Congo, notamment son article 30 qui consacre la liberté de circulation ; le code pénal sanctionnant les atteintes à cette liberté, je me réserve le droit de saisir la justice. 2. La Déclaration Universelle des Droits de l'Homme (article 13) ; 3. Le Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques (article 12) ; 4. La Charte Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples (article 12). »
Après sa participation au conclave, organisé du 15 au 16 octobre dernier, par Joseph Kabila dans la capitale kenyane, ayant débouché sur la création de la plateforme « Sauvons la RDC » dont il est le porte-parole, Seth avait redouté son interpellation au retour, dans son post X du 17 du même mois : « objectif du week-end : rentrer au pays et traverser la vallée de l'ombre de la mort sans rien craindre ». Il sera libéré quelques heures après, mais sans son passeport et son téléphone portable.
Samyr LUKOMBO