L’opposant Martin Fayulu a remis en cause l’accord-cadre récemment signé à Doha, au Qatar, par le gouvernement congolais et la rébellion de l’AFC/M23, estimant que ce document « ne saurait constituer la base d’un accord de paix durable ».
Dans son message de ce mardi, le leader de la coalition Lamuka, qui fait remarquer notamment l’occupation continue des terres congolaises ainsi que l’exploitation des ressources naturelles de la RDC par des forces rwandaises et ougandaises qui font mort d’homme malgré la signature de la coopération, pense que les négociations de Doha devaient se pencher exclusivement sur « la mise en œuvre intégrale et sans complaisance de la Résolution 2773 des Nations-Unies et à la définition des modalités du cessez-le-feu et non à la signature d’un accord d’abdication qui mettrait en péril l’avenir de nos enfants».
Pour Fayulu, « aucun accord de prétendue ‘’intégration économique régionale’’ ne peut être envisagé tant que la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC sont bafouées ».
« Notre nation n’est pas à vendre. Notre souveraineté n’est pas négociable. Et l’intégration régionale ne peut se faire qu’entre États égaux, libres et respectueux des frontières. Aucune pression ne doit primer sur la sécurité du Congo. Aucune manœuvre ne doit détourner notre marche vers la cohésion nationale », a déclaré le président de l’ECIDé.
Cet accord-cadre, signé le weekend dernier dans un contexte de méfiance entre les deux parties, s’articule autour de huit protocoles couvrant l’ensemble des problématiques liées à la crise : • Le mécanisme de libération des prisonniers (signé le 14 septembre 2025) ; le mécanisme de surveillance et de vérification du cessez-le-feu (signé le 14 octobre 2025) ; l’accès humanitaire et la protection judiciaire ; la restauration de l’autorité de l’État, les réformes et la gouvernance participative nationale ; les arrangements sécuritaires intérimaires et le DDR ; l’identité, la citoyenneté, le retour et la réinstallation des réfugiés et des personnes déplacées ; la relance économique et les services sociaux ; la justice, la vérité et la réconciliation.
Quelques heures après cet acte très attendu à l’échelle nationale et internationale, et dont l’issue déterminera la suite de l’accord de Washington, Kinshasa a sorti un communiqué dans lequel il a salué « une étape décisive dans la quête d’une paix juste, inclusive et durable dans l’est du pays. »
Le gouvernement congolais réaffirme, par ailleurs, sa détermination à placer la paix, la sécurité et la dignité du peuple congolais au cœur de son action, précisant que les six autres protocoles restants feront, eux, l’objet de discussions deux semaines après la signature de l’Accord-cadre.
Samyr LUKOMBO