Ouverts sous le thème « Consolider la paix et la sécurité pour le développement dans la région des Grands Lacs », les travaux du IXᵉ Sommet de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) se sont clôturés samedi 15 novembre 2025 à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo. Ce rendez-vous diplomatique de haut niveau a réuni des chefs d’État ainsi que des représentants d’organisations régionales et internationales autour des enjeux cruciaux de paix, stabilité, coopération et développement.
Concernant la situation sécuritaire dans la région des Grands Lacs et plus spécifiquement en République Démocratique du Congo, la CIRGL a appelé au retrait des troupes étrangères présentes sur le territoire congolais. Sans citer ouvertement le Rwanda grand absent de ces assises et considéré par Kinshasa comme pays agresseur de la RDC en raison de son appui logistique et militaire à la rébellion de l’AFC/M23 l’organisation a insisté sur l’urgence de mettre fin aux ingérences armées.
"Sur la RDC, appelons les États membres à continuer de soutenir les processus de paix en RDC, à exiger le retrait sans délai du territoire congolais des troupes du pays agresseur de la République démocratique du Congo, conformément à la résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations Unies ; ainsi qu’à condamner la poursuite des hostilités par le Mouvement du 23 mars (M23) et les Allied Democratic Forces (ADF); Exhortons tous les acteurs concernés à faciliter la libre circulation des fournitures humanitaires vers les zones touchées en RDC", a déclaré Floribert Anzuluni, ministre congolais de l’Intégration régionale, lisant le communiqué final.
S’agissant du Rwanda, la CIRGL exhorte également les États membres à soutenir les efforts de neutralisation des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), notamment dans le cadre du Concept d’opérations de Luanda (CONOPS), approuvé dans l’Accord de Washington signé le 27 juin entre la RDC et le Rwanda sous les auspices des États-Unis.
Ce sommet intervient dans un contexte de tensions persistantes entre la RDC et le Rwanda, malgré les avancées diplomatiques enregistrées sur papier. Face au décalage entre engagements diplomatiques et réalité sur le terrain, plusieurs voix tant au sein de la communauté internationale qu’en Afrique appellent les différentes parties à honorer leurs engagements issus des accords de paix.
Après la chute de Goma et Bukavu ainsi que l’échec du processus de Luanda, l’Accord de Washington et le processus de Doha forment désormais deux volets complémentaires des efforts diplomatiques visant à mettre fin aux conflits dans l’Est de la RDC, en particulier ceux impliquant le Rwanda et des groupes armés tels que le M23.
Suite à la signature de l’Accord de Washington entre la RDC et le Rwanda sous médiation américaine, les discussions se poursuivent à Doha pour aborder les dimensions internes du conflit, notamment la restauration de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire et la réintégration des groupes armés.
Clément MUAMBA