Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), a accueilli le 9ᵉ sommet ordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL). Ce sommet, organisé cinq ans après la dernière réunion tenue par visioconférence en novembre 2020, avait pour thème : « Consolider la paix et la sécurité pour le développement durable dans la région des Grands Lacs ».
Cette rencontre diplomatique de haut niveau a réuni plusieurs chefs d’État ainsi que des représentants d’organisations régionales et internationales. Ensemble, ils ont discuté des enjeux cruciaux liés à la paix, à la stabilité, à la coopération et au développement dans une région marquée par des crises persistantes.
Parmi les intervenants, Huang Xia, Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la région des Grands Lacs, a exprimé le soutien des Nations Unies aux initiatives diplomatiques en cours, en particulier les processus de Washington et de Doha, qui doivent désormais produire des résultats concrets sur le terrain.
"Je salue les efforts diplomatiques déployés par différents acteurs, tant régionaux qu’internationaux, en faveur de la désescalade des tensions dans la région et de la stabilité dans l’Est de la RDC, notamment les processus de Washington et de Doha, qui offrent des perspectives encourageantes. Je salue également la consolidation du processus de médiation africaine, sous la coordination du Président Faure Gnassingbé du Togo et de la Commission de l’Union africaine. En droite ligne du thème du Sommet, « Consolider la paix et la sécurité pour le développement durable dans la région des Grands Lacs », ces processus de paix complémentaires doivent maintenant être concrétiser par des actions tangibles sur le terrain", a insisté samedi 15 novembre 2025 Huang Xia, Envoyé spécial du SG de l'ONU pour la région des Grands Lacs.
Le diplomate onusien a insisté sur la nécessité urgente de mettre fin aux combats dans l’Est de la RDC et de garantir un accès humanitaire sûr pour les populations affectées.
"Les hostilités dans l’Est de la RDC doivent cesser immédiatement et l’accès humanitaire doit être garanti en urgence.La résolution 2773 (2025) du Conseil de sécurité des Nations Unies doit être mise en œuvre sans délai. Il faut également rétablir la confiance entre États voisins. Trop souvent, la méfiance et les accusations réciproques alimentent, nourrissent la spirale de la violence. Le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale et la non-ingérence constituent ou sont des fondations indispensables à la coexistence pacifique.Par ailleurs, la persistance de cette crise souligne, interpelle sur la nécessité d’une approche holistique et de long terme, qui traite, privilégie le traitement des causes profondes de l’instabilité chronique dans la région", a-t-il a souligné.
Huang Xia, Envoyé spécial du SG de l'ONU pour la région des Grands Lacs a rappelé que la CIRGL et les Nations Unies ont toujours travaillé ensemble dans plusieurs domaines d'activités pour jeter les fondations nécessaires à la paix, à la justice et au développement durable dans la région des Grands Lacs qu'il s'agisse des réformes pour la gestion transparente des ressources naturelles, renforcement de la coopération judiciaire, promotion de l’agenda « Femme, paix et sécurité ».
"L’Organisation des Nations Unies demeure prête à approfondir sa collaboration avec la CIRGL et à mobiliser les partenaires internationaux afin d’accompagner la mise en œuvre des priorités nationales et régionales, en vue de la réalisation de notre objectif commun : une région des Grands Lacs plus apaisée, plus sécurisée et plus prospère", a rassuré le diplomate Onusien.
Le sommet s’est tenu dans un contexte marqué par des tensions persistantes entre la RDC et le Rwanda, malgré les avancées diplomatiques annoncées. Le contraste entre les engagements pris dans les accords et la réalité du terrain préoccupe de nombreux acteurs, qui appellent à l’honnêteté, à la bonne foi et à la mise en œuvre rapide des décisions adoptées.
Après la chute de Goma et Bukavu, et l’échec du processus de Luanda, l’Accord de Washington et le processus de Doha représentent désormais deux volets complémentaires des efforts diplomatiques visant à mettre fin au conflit opposant la RDC au Rwanda et à des groupes armés tels que le M23.
L’Accord de Washington, signé sous médiation américaine, constitue un cadre bilatéral entre Kinshasa et Kigali. Parallèlement, les pourparlers de Doha abordent les dimensions internes du conflit, en particulier la restauration de l’autorité de l’État et la réintégration des groupes armés.
Clément MUAMBA