Ebola au Kasaï : MSF met fin à ses interventions au centre de Bulape et passe le relai aux autorités sanitaires locales

Centre de traitement d'Ebola à Beni.

Après plusieurs semaines d’intervention aux côtés du ministère de la Santé, de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS)notamment, Médecins Sans Frontières (MSF) a procédé le vendredi 23 octobre dernier, à la passation complète de ses activités au sein du Centre de Traitement Ebola (CTE) de Bulape (Kasaï), aux autorités sanitaires locales.

Selon MSF, cette transition marque une étape décisive dans la lutte contre la 16ᵉ épidémie de maladie à virus Ebola (MVE) enregistrée en République démocratique du Congo. Le dernier cas confirmé remonte au 26 septembre et le dernier patient guéri a quitté le centre le 19 octobre. Si aucun nouveau cas n’est confirmé d’ici le 30 novembre, l’épidémie pourra être officiellement déclarée terminée, conformément à la règle des 42 jours sans nouveau cas.

Les équipes de MSF ont été parmi les premières à arriver sur place après la déclaration officielle de l’épidémie, le 4 septembre. En coordination avec le Centre des opérations d’urgence sanitaire (COUSP) et l’OMS, elles ont d’abord appuyé l’hôpital général de Bulape avant de construire un centre de traitement mieux adapté. MSF a également conduit des activités de sensibilisation communautaire et mis en place un centre de transit pour patients suspects à Mpianga, récemment remis aux autorités sanitaires.

Le personnel du CTE de Bulape est désormais remplacé par des agents du ministère de la Santé, appuyés financièrement par MSF pendant deux semaines. Les infrastructures, équipements et médicaments utilisés dans le cadre de l’intervention ont été remis au ministère afin d’assurer la continuité des soins.

« Au vu de cette évolution positive, nous avons pu mettre fin à notre intervention d’urgence à Bulape et laisser le ministère de la Santé prendre le relais », a expliqué la docteure Maria Mashako, coordinatrice médicale de MSF à Kinshasa. « Nous sommes heureux d’avoir pu jouer à nouveau un rôle décisif dans la réponse à cette épidémie, grâce à une collaboration étroite avec les autorités, l’OMS et la communauté locale. »

D’après les données compilées par MSF, 64 cas ont été enregistrés depuis le début de l’épidémie, dont 53 confirmés et 11 probables. Quarante-cinq personnes ont perdu la vie, tandis que 19 patients ont pu guérir grâce aux soins prodigués au centre de traitement.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a confirmé que le dernier patient atteint d’Ebola avait quitté l’hôpital de Bulape le dimanche 19 octobre dernier. Cette guérison déclenche le compte à rebours de 42 jours avant la déclaration officielle de la fin de l’épidémie, si aucun nouveau cas n’est confirmé d’ici là.

Depuis le 4 septembre, l’OMS a enregistré les mêmes chiffres que MSF et souligne la réussite d’une mobilisation rapide et coordonnée entre les autorités congolaises et les partenaires internationaux. Malgré les difficultés d’accès à cette zone rurale, les équipes ont réussi à mettre en place un centre de traitement de 32 lits, doté d’un module de soins intensifs pour les maladies infectieuses.

Pour MSF, cette expérience démontre l’importance d’une coordination étroite entre les acteurs humanitaires, le gouvernement et les communautés locales face aux urgences sanitaires. L’organisation se tient prête à soutenir à nouveau les autorités congolaises si l’épidémie venait à se raviver et réaffirme sa disponibilité à collaborer avec les autorités nationales et internationales pour protéger la santé des populations et renforcer les réponses futures aux épidémies.

Si la tendance actuelle se confirme, l’OMS estime que l’épidémie pourrait être déclarée terminée au début du mois de décembre 2025.

Josué Mutanava