Le PPRD dénonce un “harcèlement” après une nouvelle suspension de ses activités par les autorités et dit ne pas considérer cette décision

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Emmanuel Shadary, Le Secrétaire permanent du PPRD

Se dirige-t-on vers un nouveau bras de fer entre le ministère de l'intérieur et le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD)? La question mérite d'être posée d'autant plus que la formation politique de l'ancien Président de la République, Joseph Kabila refuse de reconnaître la notification de l'arrêté du ministère suspendant ses activités sur l'ensemble du territoire national.

Au cours d'une communication conjointe ce lundi 27 octobre par Aubin Minaku Ndjalandjoko vice-président du PPRD et Emmanuel Ramazani Shadary Secrétaire Permanent dudit parti dénoncent une dictature du régime Tshisekedi.

"Ça nous surprend, nous pensons que le pouvoir actuel a perdu les pédales, parce que le pouvoir actuel va de l'illégalité en illégalité, aucune procédure n'est respectée dans tout ce qu'ils font. Étant donné que tout ne respecte pas les prescrits et comme le pouvoir est aux abois cette suspension la deuxième illégale et on ne connaît même pas l'arrêté, on n’a pas vu l'arrêté, si elle existe la suspension là, cette suspension n'engage pas le PPRD, cette suspension ne concerne pas le PPRD, ça doit être mis dans le domaine des fake news. Si non, la dictature de Tshisekedi est au comble et personne ne peut plus croire à ces décisions là d'acharnement contre le PPRD qui, je pense, fait peur aujourd'hui comme force politique", a déclaré Emmanuel Ramazani Shadary, Secrétaire permanent du PPRD. 

Et de poursuivre :

"Ils ont dit que le PPRD n'existe plus mais alors on suspend quoi ? Le PPRD n'existe plus d'après ce qu'ils racontent. Nous disons que nos activités continuent dans le strict respect des lois de la République et de la Constitution le reste c'est de la provocation, le reste est lié aux échecs de la mauvaise gestion qui est corollaire de leur incompétence notoire".

L'ancien président de l'Assemblée nationale et vice-président du PPRD, Aubin Minaku Ndjalandjoko qui reconnaît l'absence de l'arrêté du ministère de l'intérieur, considère cette initiative comme un nouvel acte de persécution et de harcèlement contre le PPRD. 

"Le 19 avril 2025 , le PPRD par la presse sur la toile avait appris la suspension de ses activités, une suspension sans fondement en parti républicain nous étions restés sereins tous les cadres du PPRD du sommet à la base et 15 jours après, 18 jours après nous avions constaté que 15 jours après cette fameuse suspension la loi congolaise avait décidé de la levée d'office de cette mesure inique, c'est ainsi que nous avions en toute sérénité continuer nos activités. À notre grande surprise aujourd'hui encore ce 27 octobre nous venons d'apprendre par la presse sur la toile qu'il y aurait eu affichage au greffe du Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/Gombe par lequel le Secrétaire Permanent du PPRD est signifié que nous étions de nouveau suspendu. Nous avons cherché à comprendre ce qui s'est passé réellement, aucune trace de l'arrêté nous ayant suspendu, aucune explication. Donc le harcèlement se poursuit", a-t-il relaté.

Alors que le PPRD, le parti de l’ancien président Joseph Kabila, a repris ses activités politiques, le Tribunal de grande instance de Kinshasa/Gombe a procédé, ce 27 octobre 2025, à la signification d’un arrêté ministériel portant suspension de ses activités, selon un document officiel consulté. L’acte, signé par Panzu Salah, greffier près le Tribunal de grande instance de Kinshasa/Gombe, a été établi à la requête du Secrétaire général aux Relations avec les Partis politiques.

L’arrêté concerné, pris le 18 octobre 2025 par le Vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières, porte la référence N°25/CAB/VPM/MININTERSEDECAC/SLBJ/060/2025 et suspend les activités du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD).

La signification a été faite au Secrétaire permanent du PPRD, dont le domicile est indiqué au croisement des avenues Pumbu et Batetela, dans la commune de la Gombe. En raison de l’absence de résidence connue du signifié, une copie de l’acte a été affichée à la porte principale du Tribunal et une autre expédiée au Journal officiel, précise le document.

Au mois d'avril dernier, le gouvernement congolais a annoncé la suspension sur toute l’étendue du territoire national des activités du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), formation politique de l’ancien président Joseph Kabila, qu’il accuse de « silence complice » face à « l’agression rwandaise » dans l’Est de la République démocratique du Congo.

Dans un communiqué officiel signé par le vice-premier ministre en charge de l’Intérieur, le ministère « dénonce et condamne » l’attitude jugée « ambiguë » de M. Kabila, sénateur à vie et autorité morale du PPRD, notamment pour n’avoir « jamais condamné l’occupation d’une partie du territoire national par l’armée rwandaise et ses supplétifs du M23/AFC », ni dans ses prises de parole, ni à l’occasion de son récent retour à Goma, une ville sous contrôle rebelle.

Clément MUAMBA