Entrepreneuriat en RDC : l'ONG Cuso International a formé plus de 6000 jeunes vulnérables

L'Ong canadienne Cuso International a piloté durant quatre ans le projet Talents Pluriels, visant à soutenir les jeunes vulnérables ayant des difficultés à accéder au marché de l'emploi du fait de leur catégorisation sociale.

Elle a organisé, ce 23 septembre, à Kinshasa, un déjeuner d'affaires avec ses partenaires locaux et internationaux ainsi que des bénéficiaires du projet Jeunes Talents, qui est arrivé à  son terme. Étaient notamment présents, le directeur général de Cuso International, le représentant de l'ambassadeur du Canada, l'ambassadeur de la Suède et des représentants étatiques. 

C'était l'occasion de faire le bilan de cette initiative en faveur des jeunes femmes, personnes vivant avec handicap, jeunes autochtones ou encore minorités sexuelles, tous identifiés comme faisant partie de la couche vulnérable de la population. 

Il en ressort une totale satisfaction des résultats obtenus au terme de cette initiative.

" Au départ, nous nous sommes donné l'objectif de former 4.480 jeunes entrepreneurs, mais nous sommes arrivés jusqu'à plus de 6 mille ", s'est réjouit Richine Masengo, représentante-pays de Cuso International. 

Le projet Talents Pluriels ne s'est pas limité à la formation. Il a aussi accompagné plus de 640 jeunes entrepreneurs à obtenir des documents légaux pour leurs établissements. " Ces documents leur permettront de pouvoir réaliser d'autres activités et accéder à des fonds ou d'autres projets beaucoup plus innovants et élargis. Il seront ainsi compétitifs au niveau national et international ", ajoute Richine Masengo. 

A propos d'accès aux fonds, Cuso International a partagé une enveloppe globale 110 000 dollars américains en faveur des jeunes  porteurs de projets innovants. La dernière enveloppe de 22 500 dollars a été remise officiellement ce 23 septembre pour soutenir 24 projets innovants. 

Ce projet a aussi aidé 400 jeunes à accéder à un emploi formel et incité 40 entreprises à adopter une approche plus inclusive dans la sélection de leur personnel. 

" Le projet Jeunes Talents m'a permis d'accroître mes ressources ", a déclaré Nelly Katchelewa, 29 ans, jeune entrepreneure kinoise qui travaille dans la transformation agro industrielle et bénéficiaire de la quatrième vague de formations et de coaching. Son produit phare, "Nutri-max", est une farine instantanée à  base de soja et maïs qui lutte contre la malnutrition des enfants.  Par mois, elle produit  1200 packets de 500 grammes et 2400 packets de 250 grammes. Elle a ainsi amélioré la présentation de son emballage, son circuit de distribution mais aussi son rapport avec la clientèle grâce à l'appui de Cuso International. 

Lancé en 2021, le projet Talents Pluriels a bénéficié du financement de l'Agence suédoise de coopération internationale (Sida) et de Affaire mondiale Canada, à hauteur de 8.6 millions de dollars. 

Cuso International a pour mission de réduire la pauvreté et les inégalités en misant sur le renforcement des capacités locales, l'autonomisation des jeunes et des femmes, et la promotion de l'égalité du genre et de l'inclusion sociale.

Autre bénéficiaire du projet Talents Pluriels, Benjamin Izabwa, membre du groupe de danse traditionnelle ballet Nkuli qui compte vingt membres. Cette année, il est sorti de sa participation à la 6e cohorte de formations avec la conscience de professionnaliser ses activités.

" Cuso International nous a permis de disposer désormais des documents légaux. Cela nous ouvre plusieurs opportunités. On peut notamment organiser des festivals. Je doutais au départ, mais aujourd'hui on a franchi un palier important. J'ai compris que c'était possible de professionnaliser la danse traditionnelle ", a déclaré Benjamin Izabwa. 

Ils sont plus de 6 000 jeunes de Kinshasa, Lubumbashi et Bukavu à avoir bénéficié de l'accompagnement de Cuso International dans le cadre de Talents Pluriels. Leur particularité ? Ils sont issus des catégories vulnérables : jeunes femmes, minorités sexuelles, personnes vivant avec handicap ou encore jeunes autochtones. L'accès au marché local reste très difficile pour ces jeunes.