Les déplacés fuyant les affrontements entre les rebelles de l'AFC/M23 et les wazalendo dans le groupement Bashali Mokoto (territoire de Masisi) sont cantonnés depuis le 14 septembre à Mutongo et Manyema, dans le groupement Ihana (territoire de Walikale) au Nord-Kivu. Nombreux parmi eux passent nuit à la belle étoile. Ceux qui sont arrivés un peu tôt occupent les salles des classes, d'autres sont dans des églises. Certains qui ont des connaissances dans la zone se retrouvent dans des familles d'accueil.
Cependant, le chef de groupement Ihana, zone de refuge de ces déplacés, déplore leurs conditions humanitaires. Mwami Kitwana Ngulu Séraphin révèle que ces déplacés sont venus dans son entité, abandonnant tout dans leurs villages d'origine. Suite à la précarité de la vie et à la promiscuité, cette autorité coutumière craint l'apparition des maladies infectieuses et de la malnutrition dans la zone. Il plaide pour une assistance urgente en leur faveur.
« Avec cette situation, il est possible d'enregistrer des cas de choléra dans mon entité. Ces déplacés n'ont rien. Ils sont ici à Mutongo et à Manyema dans les écoles, dans les églises, dans les familles d'accueil déjà démunies. Manger c'est un sérieux problème. J'invite les organisations humanitaires à venir assister ces déplacés en vivres et non vivres, surtout les abris pour éviter le pire et soulager un peu la misère dans laquelle ils vivent », indique-t-il.
Pour le chef de groupement Ihana, si rien n'est fait en urgence pour assister ces déplacés, l'insécurité alimentaire risque de s'accroître, en plus de l'instabilité sécuritaire déjà chronique dans la zone.