La Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) s’est dite préoccupée par l’évolution de la situation sécuritaire, particulièrement dans la partie Est de la République Démocratique du Congo, qui continue de subir d’énormes pertes en vies humaines à la suite de diverses formes de violences. Alors que le pays fait déjà face à l’activisme de la rébellion de l’AFC/M23 soutenue par le Rwanda, la CENCO, dans un communiqué, a exhorté le gouvernement congolais à doubler de vigilance et d’efforts pour sécuriser davantage les populations civiles vivant dans cette partie du pays.
« La Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) encourage les uns et les autres – M23/AFC, CRP, Wazalendo, gouvernement – à renoncer à la logique des affrontements qui n’ont fait que tuer et détruire des infrastructures, afin d’accélérer la mise en œuvre du processus du pacte social proposé par les confessions religieuses pour permettre aux Congolais de réfléchir sur les solutions durables à cette situation sécuritaire aux conséquences incalculables », a fait remarquer vendredi 12 septembre 2025 la CENCO.
Interpellant la communauté internationale face à cette situation, les prélats catholiques condamnent encore une fois les auteurs de ces atrocités, à qui ils rappellent pour la énième fois que la vie humaine est sacrée et doit, par conséquent, être respectée.
« La Conférence Épiscopale Nationale du Congo appelle la nation congolaise et la communauté internationale à plus de mobilisation sur la situation sécuritaire qui prévaut en Ituri, dans la partie nord du Nord-Kivu et au Sud-Kivu. Elle peine à constater que les tueries et les massacres des Congolais qui y vivent n’émeuvent plus ni la nation ni la communauté internationale. Il va ainsi de soi que la vie humaine en RD Congo semble être banalisée », a déploré la CENCO.
Au mois d’août dernier, la CENCO, l’Église du Christ au Congo (ECC), la Plateforme des confessions religieuses au Congo et la Coalition interconfessionnelle pour la Nation (CIN) ont présenté leur feuille de route pour une sortie des conflits qui ensanglantent la République Démocratique du Congo depuis plus d’une trentaine d’années. Selon ces confessions religieuses, l’objectif est de « restaurer la paix, la cohésion nationale, le vivre-ensemble ainsi que consolider le droit démocratique ».
Selon le communiqué final, cette feuille de route, rédigée également après plusieurs réunions techniques avec le cabinet du président de la République, a été soumise au chef de l’État « pour une sortie holistique et durable du cycle tragique des conflits armés », « visant à restaurer la paix, la cohésion nationale, le vivre-ensemble ainsi que consolider le droit démocratique ». Cette feuille de route s’articule autour de quatre grandes étapes.
Appelé à prendre des décisions pour la convocation d’un dialogue national au lendemain de la publication de la feuille de route par les confessions religieuses, le chef de l’État Félix Tshisekedi a rappelé qu’aucune initiative de dialogue ne peut se faire en dehors de son initiative. Intervenant lors du deuxième congrès de l’Union sacrée pour la nation (USN), Félix Tshisekedi a réaffirmé son attachement à un dialogue national, rejetant toute forme de médiation orchestrée à partir de l’extérieur du pays. Il a réaffirmé son soutien à l’accord de Washington et au processus de Doha, deux initiatives diplomatiques qui, selon lui, vont aider la RDC à se débarrasser des influences extérieures visant à déstabiliser les institutions et le pays, surtout sur le plan sécuritaire.
Clément MUAMBA