FARDC : “la volonté de faire intervenir la justice face à l'absence des résultats escomptés alors que les moyens ont été mis à disposition ne doit pas être considérée comme persécution” (Patrick Muyaya)

Patrick Muyaya
Patrick Muyaya

L'ancien Chef de l'État et autorité morale du Front Commun pour le Congo (FCC) Joseph Kabila Kabange a une nouvelle fois accusé le régime Tshisekedi de persécuter des officiers supérieurs de l'armée et de la police, généralement détenus sans procès. Dans sa réaction partagée à la presse mardi 2 septembre 2025, le quatrième Président de l'histoire de la RDC estime que ces événements démontrent les symptômes d’une crise plus profonde de leadership, de justice et d’orientation nationale.

Du côté du gouvernement l'on digère mal cette réaction de l'ancien Président de la République qui refuse à un gouvernement le droit de vouloir voir clair au sujet des moyens mis à la disposition des Forces Armées. Pour le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya, il n'y a aucune intention de persécution d'autant plus qu'il existe toujours la phase pré-juridictionnelle qui peut conduire à la libération d'autres officiers non coupables.

"J'ai vu qu'on a parlé des persécutions des militaires, de quoi on parle ? Vous tous, vous êtes témoins des efforts consentis par le Chef de l'État et le gouvernement pour mettre à la disposition de nos forces armées ce qu'il faut pour faire face à l'ennemi mais lorsqu'on constate qu'il n'ya pas des résultats escomptés alors que les moyens ont été mis à disposition, comment voulez-vous parler des persécutions lorsqu'on pense que la justice qui fonctionne parce qu'il y a toujours une phase pré juridictionnelle pour arriver à démêler ce qui est à la base de ce que nous nous constatons sur le terrain? ", s'est-il interrogé lors d'un briefing presse co-animé avec son collègue de l'intérieur, sécurité, décentralisation et Affaires Coutumières.

Pour ce membre du gouvernement Suminwa,il y a belle et bien là volonté derrière sa démarche de vouloir soulever l'armée contre les institutions de la République.

"Il y a une volonté de monter les militaires, de montrer qu'on veut être solidaire alors qu'en réalité ce sont des problèmes qui auraient pu être résolus des années durant, qu'ils ne l'ont pas été, aujourd'hui dans une quête de justice parce-que justement nous voulons faire de notre armée une armée réformée, qui doit monter en puissance, si les fonds ont été détournés comme beaucoup le pensent, s'il y a eu des soupçons et que s'il y a une volonté du gouvernement de faire que la justice établisse les faits à charge ou décharge de certains celà ne doit nullement être récupérer politiquement pour servir une cause, nous pensons que le Congo mérite mieux", a ajouté Patrick Muyaya, Porte-parole du gouvernement.

Le ministre de la communication et médias Patrick Muyaya estime que le comportement affiché par l'ancien Chef de l'État démontre qu'il n'est pas disposé à s'inscrire dans un schéma de la paix.

"Je pense que ceux qui veulent la paix se disposent pour la paix et je ne suis pas sûr que dans ces derniers mouvements, il a montré que c'est un homme pre disposé pour faire la paix. Pour le reste c'est des commentaires, on veut trouver une place dans l'opinion mais dans le coeur parceque tout part de là, l'agenda est différent, ce sont les actes qui l'ont prouvé et je pense qu'il y a eu des choses qui ont été dites à propos qui illustrent parfaitement l'État d'esprit dans lequel il se trouve, je ne suis pas juriste pour commenter des décisions de justice mais je voudrais ici rappeler que pour les anciens Présidents de la République, il existe une loi qui précise des devoirs, obligations, vous comme professionnels des médias, regardez cette loi ce qu'elle dit, regardez les agissements de l'ancien Président et faites vous votre propre opinion sur la responsabilité des uns et des autres" a indiqué le ministre de la Communication et Médias Patrick Muyaya.

Cette sortie médiatique survient dans un contexte de guerre d’agression rwandaise via la rébellion de l’AFC/M23 à l’Est de la RDC, ainsi que de nombreuses allégations autour de l’arrestation de plusieurs officiers généraux des FARDC. L’armée n’a pas officiellement cité de noms, mais a justifié les interpellations en évoquant la violation des règles et de l’éthique militaire. Parmi les officiers qui seraient aux arrêts, selon certains médias, figure le Général d’armée Christian Tshiwewe, ancien chef d’État-major des FARDC, devenu conseiller militaire du président Félix-Antoine Tshisekedi.

Dans le même registre, Quarante-et-un hauts officiers militaires (trente-cinq généraux et six colonels) ont été convoqués par l’Inspection générale des Forces armées de la RDC (FARDC), dans le cadre d’une enquête sur la débâcle des Forces Armées de la RDC face à l’avancée de la rebellion de l’AFC-M23 dans l’Est du pays. D'après le document signé par le Général d'armée, Gabriel Amisi, Inspecteur Général des FARDC, cette procédure concerne tous les officiers ayant assumé des responsabilités depuis la chute de la cité frontalière de Bunagana, passée sous contrôle des rebelles de l'AFC/M23 soutenus par le Rwanda.

Clément MUAMBA