Genocost : la flamme de solidarité allumée, le Mémorial de Kinshasa, symbole du souvenir éternel des millions de victimes

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Des acteurs de la société civile

Le Président Félix-Antoine Tshisekedi et l'ensemble du gouvernement ont rendu, samedi 2 août, hommage aux millions de victimes du Génocost, marquant la 3ᵉ année de commémoration de ce génocide à motivations économiques, dans un esprit de mémoire, de dignité et de justice. Cette cérémonie présidée par le garant de la nation et du bon fonctionnement des institutions a permis de dévoiler le Mémorial de Kinshasa composé de 93 stèles et d’une flamme éternelle en mémoire de tous les victimes. 

Dans ce cadre situé aux environs du commissariat général de la police nationale congolaise et de l'immeuble de la territoriale, le Chef de l'État Félix Tshisekedi s’est incliné devant la stèle dressée dans ce Mémorial. Il a ensuite allumé la flamme de la solidarité et visité le centre de documentation de ce site mémoriel.

"Il y a au total 93 tombes: 93 stèles ceci correspondent simplement à l'année à laquelle ces atrocités ont commencé, ça fait référence à l'année 1993 et sur chaque stelle on rappelle un des massacres. Ici, on a pris les massacres les plus emblématiques, chacune des grandes stelles comportent un message particulier", a expliqué Giscard Kusema, Directeur adjoint de la cellule de communication de la Présidence de la République lors de la cérémonie de retransmission en direct sur la RTNC.

Et d'ajouter :

"La stèle numéro 1 par exemple est dédiée à la mémoire de celles et ceux qui ont perdu la vie dans la brutalité des conflits des femmes, hommes et enfants disparus sans q'une sépulture leur soit dédiée ; l'autre grande stelle est dédiée à toutes les victimes des massacres à grande échelle dans des villages, des églises camps et écoles. Au fond c'est le mur des millionnaires ça s'appelle comme celà, on n'y a inscrit les noms de toutes les personnes qui ont perdu leurs vies et celà justement que le Président de la République et la distinguée Première Dame vont devoir se recueillir".

En participant à cette 3ème commémoration du Genocost, le Chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi a dit répondre à un triple appel : l’appel de la Mémoire, l’appel de la Dignité et l’appel de la Justice.

"En ce 2 août 2025 jour hautement symbolique, nous nous rassemblons en ce lieu désormais érigé en mémoriel du génocost pour arroser une sémence de conscience collective que notre peuple a fait germer il y a deux ans. Nous sommes venus répondre à un triple appel: l'appel de la mémoire, l'appel de la dignité, l'appel de la justice. Par notre présence ici, nous commémorons le Genocost terme consacré par notre peuple souverain à travers ses représentants légitimes pour désigner l'extermination méthodique dont il a été et demeure encore victime au nom des logiques économiques cyniques et prédatrices", a déclaré Félix-Antoine Tshisekedi dans son mot de circonstance.

Et de poursuivre :

"Nous sommes venus rendre un hommage solennelle à des millions de nos compatriotes hommes, femmes, enfants sauvagement massacrés souvent déportés et trop longtemps condamner au silence, dans l'indifférence glaciale de la communauté internationale. Nous rendons également hommage à celles et ceux qui au péril de leur vie leur ont porté secours. Parce-que ces millions de vies fauchées vivent encore à travers notre mémoire, notre combat, nos voix, je vous invite à vous lever pour observer un moment de recueillement en leur honneur".

La République démocratique du Congo commémore chaque 2 août la journée nationale du GENOCOST, le génocide congolais pour des gains économiques. Cette journée initiée par le gouvernement depuis maintenant 3 ans vise à rendre hommage à de dizaines des millions de congolais morts à la suite des guerres et autres conflits armés qui endeuillent le pays depuis près de trois décennies déjà et pour que ces crimes ne tombent pas dans les oubliettes, cette journée du 2 août rappelle les souvenirs macabres des atrocités, dont le principal mobile reste l’exploitation illicite des ressources naturelles de la RDC.

La date du 2 août consacrée à la commémoration des victimes des violences massives qui ont endeuillé le pays depuis plus de trois décennies ainsi qu’à l’hommage rendu à celles et ceux qui leur ont porté secours tire son origine de l'article 28 de la loi du 26 décembre 2022 fixant les principes fondamentaux relatifs à la protection et à la réparation des victimes de violences sexuelles liées aux conflits et des victimes de crimes contre la paix et la sécurité de l'humanité. 

Rappelons que la Commission interinstitutionnelle d’aide aux victimes et de soutien aux réformes (CIA-VAR) et le Fonds National des Réparations des Victimes des Violences Sexuelles liés aux Conflits et des Victimes des Crimes contre la paix et la sécurité de l'humanité, FONAREV en sigle ont été instituées en décembre 2022 par la loi précitée. La première a pour mission de mener des réflexions et recherches pour accompagner la mise en œuvre de la justice transitionnelle en RDC, en proposant des réformes sur le cadre institutionnel et juridique susceptibles de garantir la non-répétition des crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité, ainsi que d’assurer le suivi de la mise en œuvre des programmes d’aide aux victimes et d’émettre des avis sur la question d’aide et des réparations.

Les missions du FONAREV sont nombreuses et essentielles pour répondre aux besoins des victimes des violences sexuelles et des crimes contre l’humanité en RDC. Elles comprennent : identifier les victimes, aider les victimes à avoir accès à la justice, allouer les réparations aux victimes.

Clément MUAMBA