Daniel Mukoko Samba, VPM, ministre de l'économie nationale faisant fonction du ministre des Transports en mission, a dans un communiqué annoncé la levée de la mesure du gouvernement provincial de Kinshasa interdisant aux camions poids lourds de circuler en journée, dans le but de réduire les embouteillages dans la capitale congolaise. Cette décision vise à « faciliter l'approvisionnement Kongo Central - Kinshasa des biens » et à « éviter toute forme de pénurie ».
Toutefois, Daniel Mukoko Samba avait appelé à la collaboration avec l'Exécutif provincial et la Police nationale pour mettre en place un dispositif visant à garantir la fluidité du trafic des marchandises, la liberté de livraison, le respect de l'ordre public. « Un bilan décennal sera réalisé par le Comité CARITAS pour ajuster les mesures en fonction des réalités du terrain, en concertation avec les parties prenantes » précisait le communiqué.
Parallèlement à cette démarche, le gouvernement central a mis à la disposition de la police ville de Kinshasa la somme de 350.000 USD. Objectif, mettre en application un plan de fluidification de la circulation routière proposé par le commissaire divisionnaire Israël Kantu Bankulu, commandant de la Police nationale congolaise (PNC) pour la ville de Kinshasa. Le fonds décaissé pour l'exécution de ce plan de régulation dont la période d’essai était de 30 jours avec des évaluations tous les 10 jours sous la supervision de la commission Caritas, devait servir des primes d’encouragement de 950 policiers à déployer, à l’achat des équipements logistiques, notamment 20 radios talkie-walkie, 10 motos et 3 drones de reconnaissance, à la location des véhicules de remorquage pour débarrasser les artères des véhicules en stationnement illicite, à la réparation de 10 bus et à l’approvisionnement en carburant et lubrifiants.
Selon toujours ledit plan opérationnel, les 950 policiers devaient être répartis sur deux axes de circulation problématiques, à savoir : premièrement axe Mitendi Poids Lourds via Rond-point Ngaba, Échangeur et Limete (25 carrefours prioritaires) ; deuxièmement axe Mitendi -Avenue de l’Aérodrome via UPN et Macampagne (39 points critiques). Depuis le décaissement des fonds, a-t-on appris de l'agence congolaise de presse (ACP), les autorités gouvernementales s'interrogent sur l'utilisation efficiente de ces fonds au regard de la persistance des embouteillages qui continuent d'étouffer Kinshasa.
Lors du lancement de cette unité spéciale à Kinshasa, a-t-on constaté, le commissaire divisionnaire Israël Kantu Bankulu, commandant de la Police s’est exprimé devant près de 50 policiers et quelques motos neuves. Personne n’y voit des centaines d’agents, moins encore les 10 véhicules de marque Force, les 10 drones de reconnaissance ou encore les 100 herses et 200 sabots pourtant repris sur la liste transmise au gouvernement central et qui auraient dû être présentés lors de cette activité.
Pour plusieurs observateurs, il revient désormais au gouverneur de la ville de Kinshasa et au VPM, ministre de l'intérieur, sécurité, décentralisation de suivre l’exécution de ce plan de désengorgement de la ville par le chef de la police.
Dans ses différentes communications en conseil des ministres, le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi souligne que les embouteillages fréquents à Kinshasa, aux heures de pointe, handicapent fortement le déplacement de la population et par voie de conséquence les activités socio-économiques de la ville.
Clément Muamba