RDC : Ensemble considère les accusations de Bemba sur Katumbi, Kabila et la CENCO comme une menace contre la cohésion et l'unité nationales

Jean-Pierre Bemba et Moise Katumbi
Jean-Pierre Bemba et Moise Katumbi

Ensemble pour la République, parti politique de l'opposant Moïse Katumbi, a enfin réagi sur les propos accusateurs du vice-premier, ministre chargé des transports, Jean-Pierre Bemba, qui a affirmé sur la radio Top Congo, que Katumbi, l'ancien chef de l'État Joseph Kabila et les évêques de la CENCO montaient un plan de déstabilisation des institutions et d'élimination physique du chef de l'État. 

Dans un communiqué, vendredi, le secrétaire général de ce parti de l'opposition s'attaque aux accusations qu'il considère comme étant fondées «sur sa rancœur et sur ses mensonges».  Rappelant le passé sombre de l'ancien vice-président, Dieudonné Bolengeteke a émis ses craintes face à un «discours haineux, séparatiste», qui menace la cohésion et l'unité nationales.

« Sans froid aux yeux et sans rire, monsieur jean pierre bemba accuse les deux leaders politiques ci-dessus et l'Eglise catholique de tous les maux, sans livrer le moindre indice de preuve, étalant sur la place publique son manque de sérieux, sa rancœur et ses mensonges. Au registre des affabulations, sa condamnation à La Haye par la CPI, pour subornation des témoins, est la plus éloquente illustration de son art du mentir alors que son discours haineux, séparatistes et divisionnistes reviennent à intervalles réguliers comme si la cohésion nationale lui faisait mal, et que l'unité nationale était l'ennemi de ses solutions personnelles », lit-on dans ce communiqué.

Dans la foulée, Ensemble pour la République a rappelé le côté caritatif de son leader, Moïse Katumbi, à travers ses œuvres Agro-industrielles, immobilières, éducationnelles, sportives et philanthropiques, reconnaissant le rôle joué par Joseph Kabila, alors président de la RDC, à la base de l'unification «d'un Congo en lambeaux» à cause de la présence des seigneurs de guerre. Il qualifie, par contre, un passage lamentable de Jean-Pierre Bemba à la tête du ministère de la défense, ses propos pris comme une entreprise tendant à diviser le pays.

Le parti de Moïse Katumbi, qui alerte le président Tshisekedi de se débarrasser « d'un collaborateur aussi encombrant que nuisible », annonce sa déception si jamais une sanction est prise contre Jean-Pierre Bemba pour ses allégations fracassantes. 

Si le Front commun pour le Congo tarde à rencontrer le VPM des transports qui attaque sans gants son leader , la Conférence Épiscopale Nationale du Congo, visée elle aussi, a qualifié « d’inepties » les accusations de Bemba et déploré «le rôle dangereux» de proférer, avec une « légèreté déconcertante », des allégations récurrentes, gratuites et infondées contre la l’épiscopat, qu'il s'est attribué depuis la période électorale de 2023. « Il multiplie des déclarations qui portent atteinte à la réputation de la CENCO et risquent de compromettre le climat de confiance nécessaire à la cohésion nationale et au bien-vivre ensemble, dont le pays a tant besoin », dit la CENCO.

La Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) victime des attaques régulières des membres de la majorité au pouvoir,  est porteuse, avec l'Eglise du Christ au Congo (ECC), d'une initiative de paix dénommée: « pacte social pour la paix », dont le rapport d'une grande tournée au pays, en Afrique et dans le monde doit être présenté au chef de l'État. Cependant, l'initiative peine à trouver du répondant du côté du régime. L'administration Tshisekedi, qui compte plus sur des initiatives de paix extérieures (accord minerais contre sécurité avec les USA) pour le retour de la paix, estime que l'église n'a pas pour mission de s'immiscer dans les affaires politiques.

Samyr LUKOMBO