Haut-Uélé : deux journées ville morte observées à l’appel de la société civile à Watsa contre l’insécurité

Photo d'illustration
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Annoncée dans une correspondance du 3 juin 2025 et adressée à l’autorité territoriale, la cité administrative de Watsa ainsi que plusieurs agglomérations environnantes ont connu, ce vendredi et samedi, deux journées « ville morte ». Cette action citoyenne, initiée par la Synergie territoriale de la Société Civile, vise à dénoncer la persistance de la crise sécuritaire qui frappe durement cette partie de la province du Haut-Uele.

Dès les premières heures du vendredi, les activités commerciales ont été largement paralysées dans plusieurs zones stratégiques du territoire, rapportent des sources locales. Toutefois, les établissements scolaires ont poursuivi normalement leurs activités, conformément à la recommandation de la Synergie.

À Watsa centre, chef-lieu du territoire, boutiques, magasins et marchés sont restés fermés. Seuls quelques vendeurs ambulants et conducteurs de motos-taxis ont bravé l’appel à la désobéissance pacifique, signale un journaliste local.

La même situation a été observée à Durba, cité minière voisine (14 kms), où les principales artères étaient quasi désertes. Les motos-taxis, habituellement très nombreux, étaient à peine visibles. Là aussi, les écoles, publiques comme privées, ont fonctionné normalement, rapporte un autre confrère.

En revanche, à Moku chef-lieu de la chefferie Mari Minza et épicentre récent de l’insécurité l’appel n’a pas été suivi. Selon Isaac Awoya, journaliste de la place, les marchés, les boutiques, les transports ainsi que les écoles y ont fonctionné comme à l’accoutumée.

À Wanga, chef-lieu du secteur de Gombari, et à Giro, autre localité fortement touchée par l’insécurité, la mobilisation a été massive. D’après les témoignages d'un journaliste ayant effectué une ronde ce matin au centre négoce de Giro, la population est majoritairement restée chez elle, exprimant ainsi son ras-le-bol face à l’escalade de l’insécurité.

Selon les organisateurs, cette action s’inscrit dans un plan d’alerte visant à faire pression sur les autorités en vue d’obtenir des réponses concrètes aux revendications communautaires. À noter que cette ville morte est prévue pour durer deux jours, en fonction de l’évolution de la situation et de la réaction des autorités compétentes.

Joël Lembakasi