Le Gouvernement de la République démocratique du Congo(RDC) a été chargé d’élaborer un projet de texte portant création, organisation et fonctionnement d’un " fonds souverain" pour bâtir une économie nationale résiliente et indépendante, face aux mutations économiques mondiales. Cette instruction est du Chef de l'État Félix-Antoine Tshisekedi lors de sa communication à la 46ème réunion du Conseil des ministres tenue vendredi 6 juin à la Cité de l'Union Africaine.
"À cette fin, le Président de la République a instruit la Première ministre avec le concours du Vice-premier ministre, Ministre de l'économie nationale ainsi que celui du Plan, des Finances, des Mines et de la gouverneure de la Banque centrale, à élaborer un projet de texte définissant la création, l’organisation et le fonctionnement du fonds préconisé. Ce projet devra traduire notre ambition collective de doter la Nation d’un instrument souverain, performant et durable, capable de transformer nos ressources naturelles en richesses productives, de soutenir une croissance inclusive et de garantir à notre jeunesse un avenir à la hauteur de son potentiel. Il s’agira d’un levier structurant pour consolider notre indépendance économique, impulser les développements à long terme et bâtir dès aujourd’hui l’héritage des générations futures", rapporte le compte rendu de la réunion.
Le Président de la République Félix Tshisekedi soutient que la République Démocratique du Congo doit impérativement transformer sa richesse en outil de souveraineté, de stabilité et de prospérité partagée.
"Notre richesse n'a des valeurs réelles que si elle est transformée grâce à des politiques visionnaires, des institutions solides et une gouvernance rigoureuse. C’est dans cet esprit qu’il a été mis en place le Fonds minier pour les générations futures pour préserver une part des revenus pour les générations futures. Le moment est donc venu pour notre pays de se doter d’un fonds souverain, véritable instrument de transformation économique qui sera alimenté par le fonds minier ainsi que par d’autres structures nationales pourvoyeuses des ressources publiques", a fait savoir Félix Tshisekedi dans sa communication.
À en croire le Président Félix Tshisekedi, ce nouveau véhicule financier aura pour mission d’investir une part de revenus miniers sur les marchés internationaux afin d’en accroître la valeur, financer à long terme des infrastructures essentielles, routes, hôpitaux, écoles, barrages, zones industrielles, projets agricoles structurants, soutenir la diversification de l’économie, via l’innovation, l’industrialisation, les PME et l’entrepreneuriat local, constituer une épargne intergénérationnelle pour léguer un capital productif aux générations futures, stabiliser l´économie face à la volatilité des prix des matières première, appuyer le programme prioritaire dans le programme développement local des 145 territoires.
"Le Président de la République a également précisé que le Fonds Souverain agira de manière agile et stratégique en conformité avec le principe de santiago garantissant la transparence, l'indépendance et la performance. Il devra incarner notre volonté de bâtir notre économie résiliente et souveraine, libérer de la dépendance de l'aide extérieure pour la rente immédiate", ajoute Félix Tshisekedi dans le compte rendu de la réunion.
Avant la création du " Fonds Souverain", le pays dispose déjà du Fonds minier pour les générations futures (FOMIN). Créé pour assurer la pérennisation de la recherche minière et garantir l'après-mine, le FOMIN, ou Fonds minier pour les générations futures vise à constituer des richesses matérielles et financières en nature ou en numéraire en faveur des générations futures. Son institution en République Démocratique du Congo figure parmi les innovations contenues dans la loi n°18/001 du 09 mars 2018 modifiant et complétant la loi n°007/2002 du 11 juillet 2002 portant Code minier.
Conscient des enjeux et du rôle que doit jouer le FOMIN, celui de préparer et d’assurer l'après mines et garantir aux générations futures leur part des bénéfices de l'exploitation actuelle des minerais qui ne sont pas renouvelables, le Chef de l'État Félix Tshisekedi a quelques années après son accession à la magistrature suprême, procédé à la nomination du tout premier comité de gestion, soit deux ans après la signature du décret n°10/17 du 25 novembre 2019 portant création, organisation et fonctionnement de cet établissement public.
Clément MUAMBA