« Le forum ne doit pas être réduit à un espace de partage de pouvoir » : la CENCO fixe ses lignes rouges

Mgr Donatien Nshole
Mgr Donatien Nshole

La Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) a appelé une fois de plus vendredi à l’adoption d’un « pacte social » en vue de restaurer l’ordre constitutionnel et de réconcilier la nation congolaise, dans un contexte de guerre persistante dans l’Est de la République démocratique du Congo et de crise politique généralisée.

Réunis du 12 au 15 mai en assemblée plénière à Kinshasa, les évêques catholiques, en partenariat avec l’Église du Christ au Congo et l’Institut national pour la paix (INPC), ont proposé la mise en place d’un processus de paix citoyen centré sur l’organisation d’un Forum national de consensus.

« Ce forum ne doit pas être un simple espace de partage de pouvoir », a déclaré Mgr Donatien Nshole, secrétaire général de la CENCO, lors d’une conférence de presse au Centre interdiocésain de la Gombe. « Il s’agit d’un processus scientifique, patriotique et inclusif qui doit permettre de revisiter notre histoire, d’identifier les causes profondes des crises récurrentes et de proposer des politiques publiques adaptées. »

Les évêques appellent à un travail de mémoire, appuyé par des experts nationaux et internationaux, pour analyser les échecs des précédents dialogues et dégager des propositions concrètes en vue d’un consensus durable.

Ce pacte social, tel que formulé par la CENCO, devrait déboucher sur une conférence internationale pour la paix dans la région des Grands Lacs, placée sous le leadership du chef de l’État congolais. Les évêques insistent sur l’urgence de préserver l’ordre constitutionnel tout en avertissant que la montée des tensions pourrait rendre cette stabilité illusoire.

La déclaration fait également écho aux conditions de vie dégradées dans l’Est, soulignant que la guerre, la fermeture de banques et d’aéroports, et la précarité dans les camps de déplacés pèsent lourdement sur les populations. La persistance de l’impunité dans les affaires de corruption et l’inefficacité du système judiciaire ont également été dénoncées.

« Notre priorité, c’est la paix. Une paix durable. Et cette paix passera par un dialogue national sincère », a insisté Mgr Nshole.

Samyr Lukombo