Le Vice-Premier ministre congolais chargé des Transports, Jean-Pierre Bemba, a transmis à son collègue de l’Intérieur une liste de 240 ports fluviaux et lacustres non homologués à fermer « immédiatement », dans le cadre de la lutte contre les installations portuaires clandestines, a-t-on appris de source officielle.
Cette décision, datée du 8 mai, fait suite aux résolutions adoptées lors des 46e et 52e réunions du Conseil des ministres, tenues respectivement en août et octobre 2020. Elle relance la mise en œuvre d'une politique gouvernementale annoncée dès octobre 2024 visant à assainir l’exploitation des voies navigables en République démocratique du Congo.
Les ports concernés sont répartis dans plusieurs provinces du pays, avec une concentration notable dans le Lualaba, le Haut-Uele et la Mongala, le Sud-Kivu et même la capitale Kinshasa.
Selon le ministère des Transports, cette opération vise à renforcer la régulation du secteur, à améliorer la sécurité sur les lacs et les fleuves, et à mettre fin à l’exploitation informelle des infrastructures portuaires.
La RDC est régulièrement endeuillée par des naufrages meurtriers sur ses eaux intérieures. Le 3 octobre 2024, le bateau "Merveille de Dieu" avait chaviré à proximité du port de Kituku, à Goma, sur le lac Kivu, causant la mort de 23 personnes et laissant des dizaines de disparus. Le 8 avril 2025, au moins 22 personnes ont péri dans le naufrage de la baleinière "JADOS" sur le fleuve Congo, près de Mbandaka. Moins d’un mois plus tôt, le 10 mars, un autre accident sur la rivière Kwa, dans la province de Mai-Ndombe, avait fait plus de 25 morts.