Kinshasa : "Signature", une exposition qui célèbre l’empreinte indélébile des femmes congolaises

C’est au cœur d’un espace artistique engagé que s’est ouverte, ce samedi 22 mars, l’exposition "Signature", une initiative portée par l’espace culturel Bakeli. L’objectif est de rendre hommage à la femme congolaise et, plus largement, à la place qu’occupe la femme dans le monde. Par sa thématique forte et son approche symbolique, cette exposition se positionne comme un acte de reconnaissance, de valorisation et d'engagement pour l’égalité de "sexe".

« C’est une exposition qui met en valeur l’identité et l’empreinte de la femme artiste congolaise. Une exposition qui met non seulement en lumière leur talent ou encore leur savoir-faire, mais aussi leur personnalité », a déclaré Benoît Bafiba, fondateur et coordonnateur de l’espace Bakeli.

Loin d’être un simple thème esthétique, "Signature" est un message puissant, centré sur l’idée que chaque femme porte en elle une empreinte propre, une voix, une volonté, une vision. 

Pour Ange Kalambayi, l’une des artistes ayant exposé, "Signature" n’est pas qu’un simple trait de plume mais un acte profondément symbolique qui incarne l’identité, l’engagement et la liberté d’être.

Dans cette exposition, la signature devient une métaphore, celle de la liberté d’affirmer son existence, de dire « j’existe, je suis, et je prends ma place dans ce monde, en toute autonomie et dignité », comme l’a déclaré Priscille Vuvu. Cette exposition questionne aussi sur les défis auxquels les femmes continuent de faire face, notamment en matière de droits, d’émancipation et de représentation. 

« Parce que les femmes sont aussi des personnes intelligentes, des personnes réfléchies, des personnes qui ont du cœur. Et avec ce qui se passe à l’Est, les femmes sont celles qui souffrent le plus avec les violences sexuelles qu’elles subissent et tout ce qui va avec », a poursuivi Benoît Bafiba.

Et de conclure :

« Cette exposition leur donne une tribune d’honneur pour exprimer ce qu’elles ont dans les cœurs, pour se lever, pour dire un mot. Et vu que c’est une exposition collective, toutes ces femmes font preuve de solidarité et sont ensemble pour se lever comme une seule personne afin de s’exprimer librement ». 

Un espace de rencontre entre art et engagement

L’exposition ne se limite pas à l’esthétique visuelle. Elle se veut aussi un espace de réflexion, de dialogue et de célébration où l’art rencontre l’engagement. En donnant la parole aux femmes à travers leurs œuvres, "Signature" valorise des trajectoires individuelles souvent invisibilisées, et remet la femme au centre du récit collectif.

« Dans la vie de l’homme, et en particulier de la femme, la signature représente la voix, la liberté et le pouvoir d’affirmer son existence », a dit Henry-Gabriel Isamene Kukabu, curateur de l’exposition.

Dans un monde où les droits des femmes sont encore trop souvent fragilisées, Dorcas Poba, Deborah Ngiesi, Ange Kambayi, Edith Songane, Priscille Vuvu, Priscilia Mpanzu, Précieuse Kalunga, Berveline Bavedila, ou encore Joelly Ngudi Nsiala ; rappellent l’importance de permettre à chaque femme de signer ses choix, ses projets et son avenir. 

Cette exposition qui ira jusqu’au 26 avril prochain met ainsi en lumière l’urgence de créer des environnements qui soutiennent l’autonomie, la dignité et l’épanouissement féminin, en particulier dans les sociétés africaines où les inégalités de genre persistent.

James MUTUBA