M23: face aux crimes commis à Goma, à Butembo, un cadre du RCD-KML saisit l'ONU, la CPI et l'UE pour exiger des sanctions contre le Rwanda

L'avocat Jean-Marie Vianney Kanzira, secrétaire exécutif national du RCD-KML d'Antipas Mbusa Nyamwisi affirme avoir saisi les Nations Unies, la Cour pénale internationale ainsi que l'Union Européenne pour exiger des sanctions contre le Rwanda pour son soutien aux rebelles du M23, auteurs, d'après lui, d'innombrables crimes commis dans les zones sous son occupation.

Lors d’un point de presse tenu mardi 25 février à Butembo (Nord-Kivu), à l’occasion de la visite du procureur de la CPI en RDC, cet avocat a appelé ces organisations internationales à considérer la guerre du M23 comme un conflit international au vu du « contrôle de facto que le Rwanda exerce sur les opérations » et sa participation à certaines offensives.

« Cette ingérence avérée d'un État étranger justifie une requalification du conflit, ce qui implique des obligations accrues pour la communauté internationale", a déclaré au micro d'ACTUALITE.CD, l'avocat congolais.

Il révèle que les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda ont commis des graves violations des droits humains et du droit international humanitaire, à travers des « exécutions sommaires, des assassinats ciblés, comme celui de l'artiste Delcat Idengo, de recrutements forcés de prisonniers de guerre en violation de la convention de Genève et du statut de Rome, des violences sexuelles systématiques ainsi que l'exploitation illicite des ressources ».

Pour lui, l'ONU, la CPI et l'UE ne doivent pas rester muettes et complices du malheur congolais.

« Depuis le 16 février, j'ai écrit à Antonio Guterres de l'ONU, à Karim Khan de la CPI et à Ursula de l'UE pour exiger des sanctions ciblées et immédiates contre les responsables rwandais, la suspension des accords économiques et financiers avec le Rwanda et le renvoi de la situation de l'Est de la RDC devant la CPI », indique l'avocat Jean-Marie Vianney Kanzira qui se félicite de la venue mardi en RDC du procureur de la CPI à Kinshasa.

« Sa venue est un signal fort que la justice internationale s'intéresse à nous. Il revient à nous congolais de crier haut et fort pour attirer l'attention sur nos malheurs pour que la justice soit rendue », se justifie-t-il.

Pour ce cadre du RCD-KML d'Antipas Mbusa Nyamwisi, les actions individuelles des acteurs politiques doivent appuyer la diplomatie congolaise qui a jusque-là, d'après lui, réussi à remettre la question congolaise au centre des discussions internationales.

Claude Sengenya