L’Organisation des Nations Unies (ONU) a annoncé la relocalisation temporaire de son personnel non essentiel de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, en réponse à la dégradation rapide de la situation sécuritaire dans la région. Cette décision concerne notamment le personnel administratif et d'autres catégories pouvant continuer leurs activités à distance, tout en maintenant sur place les équipes essentielles pour les opérations humanitaires et de protection des civils.
Selon un communiqué de l’ONU, cette mesure vise à garantir la sécurité de son personnel sans compromettre les opérations critiques. "Le personnel essentiel reste sur le terrain pour assurer la continuité de la distribution de l’aide alimentaire, de l’assistance médicale, de l’hébergement et de la protection des populations vulnérables", précise le document.
Contexte sécuritaire alarmant
Cette décision intervient alors que des combats intenses se déroulent dans le territoire de Masisi, notamment sur les axes Mweso et Sake. Depuis ce samedi matin, des échanges de tirs d’armes lourdes et légères ont été rapportés dans la région, suscitant une montée de la panique parmi les habitants de Goma. Les Forces armées de la RDC (FARDC), soutenues par les milices locales Wazalendo et les Casques bleus de la MONUSCO, affrontent les rebelles du M23, appuyés par l’armée rwandaise.
"Malheureusement, les rebelles contrôlent toujours Sake et Mubambiro. Les FARDC, avec l’appui des patriotes Wazalendo, résistent malgré les attaques du M23", a rapporté un journaliste sur le terrain.
À Mweso, les affrontements ont également provoqué des pertes humaines. Au moins deux civils, une femme et un enfant, ont succombé à leurs blessures après avoir été touchés par balles lors des échanges de tirs.
Crise humanitaire en aggravation
La situation humanitaire dans la région reste critique, avec plus de 800 000 personnes vivant dans des camps autour de Goma. La récente escalade des violences a entraîné de nouveaux déplacements massifs vers des zones urbaines, aggravant les besoins en aide humanitaire.
L’Union européenne a exprimé sa profonde inquiétude face à cette recrudescence des violences. Dans une déclaration officielle, Bruxelles a condamné la capture de localités stratégiques par le M23, qualifiant ces actions de "violation inacceptable" du cessez-le-feu. L’UE a également exhorté le Rwanda à cesser son soutien aux rebelles, dénonçant une atteinte à la souveraineté de la RDC.
Engagement des Nations Unies
Malgré cette relocalisation temporaire, l’ONU a réaffirmé son "engagement indéfectible" envers les populations du Nord-Kivu. L’organisation travaille étroitement avec ses partenaires humanitaires et les autorités nationales pour garantir que l’aide vitale continue de parvenir aux personnes les plus vulnérables.
La relocalisation sera réévaluée en fonction de l’évolution de la situation sécuritaire, avec l’objectif de rétablir une pleine présence opérationnelle dès que les conditions le permettront, annoncent des sources onusiennes.