Les civils dans l’est de la République démocratique du Congo sont de plus en plus exposés aux violences, a déclaré Human Rights Watch (HRW) vendredi, pointant du doigt le groupe armé M23, soutenu par les Forces de défense rwandaises (FDR), ainsi que les Forces armées de la RDC (FARDC) et les milices Wazalendo.
HRW alerte sur une détérioration dramatique de la situation humanitaire. Le contrôle de Minova par le M23 et les forces rwandaises, le 21 janvier, a coupé les principales routes d’approvisionnement vers Goma, menaçant entre un et deux millions d’habitants.
Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a rapporté le déplacement de 400 000 personnes en trois semaines, s’ajoutant aux plus de quatre millions déjà déplacées dans la région. « L’hôpital de la Croix-Rouge à Goma est saturé, avec 30 à 40 % des blessés qui sont des civils », selon une source humanitaire citée par HRW.
HRW accuse le Rwanda de soutenir activement le M23. Une photo vérifiée par l’organisation montre cinq hommes armés en uniformes rwandais circulant sur une route principale à Sake, près de Goma, le 23 janvier.
L’organisation soupçonne également une coordination entre le M23 et les forces rwandaises dans des bombardements ayant touché des camps de déplacés et des zones densément peuplées.
Le M23 est accusé de meurtres, viols, pillages, et d’avoir démantelé deux camps de déplacés après avoir pris Masisi en janvier. HRW affirme que le groupe utilise également le travail et le recrutement forcés dans les zones sous son contrôle.
Les FARDC et les milices Wazalendo sont accusées d’avoir déployé des armes lourdes près des camps de déplacés, mettant en danger les civils. HRW dénonce également des exactions telles que des meurtres et des viols dans ces camps.
La retraite des combattants Wazalendo vers Goma fait craindre de nouveaux pillages et violences, alors que le gouverneur militaire du Nord-Kivu, le général Peter Cirimwami, a été tué dans les combats, selon HRW.
HRW appelle à des sanctions internationales contre les responsables des violences et exhorte les parties au conflit à respecter le droit humanitaire international.