Nord-Kivu : « Des centaines de milliers de personnes ont été forcées de laisser derrière elles le peu de ressources qu'elles avaient réussi à sauver », déclare Oxfam

Des déplacés vident le site de Kanyaruchinya pour se diriger vers Goma
Des déplacés vident le site de Kanyaruchinya pour se diriger vers Goma

La reprise des affrontements dans le Nord-Kivu, notamment autour de Goma, a provoqué un déplacement massif de populations, aggravant une crise humanitaire déjà critique, a alerté jeudi Oxfam. Selon Manenji Mangundu, directeur national de l’organisation en République démocratique du Congo, des centaines de milliers de personnes ont été forcées de fuir, abandonnant le peu de biens qu'elles avaient réussi à préserver après des déplacements répétés.

À mesure que les combats s’intensifient, des familles entières se réfugient dans des églises, des écoles ou d'autres abris de fortune à Goma. Ces lieux, souvent surpeuplés et inadéquats, ne répondent pas aux besoins élémentaires des déplacés. Manenji Mangundu a souligné que « les populations manquent de nourriture, d’eau potable, de soins médicaux et d’abris adaptés, tandis que l'aide humanitaire peine à leur parvenir ».

La situation est particulièrement alarmante autour des sites de déplacés en périphérie de Goma. Les tirs d'artillerie ont vidé certains camps, où résidaient auparavant jusqu’à 600 000 personnes. Depuis le 4 janvier, plus de 178 000 personnes supplémentaires auraient fui les affrontements, selon des estimations des acteurs humanitaires. À Goma, les infrastructures locales, déjà fragiles, sont débordées par l’arrivée massive de ces déplacés.

Par ailleurs, la crise sanitaire reste un défi majeur dans un contexte de surpopulation et d'insécurité. L’épidémie de Mpox continue de peser sur les capacités du système de santé, aggravant les conditions de vie des déplacés.

Cette crise intervient alors que l’annonce du président américain Trump concernant une suspension temporaire de l’aide au développement à l'étranger soulève des inquiétudes sur la capacité des organisations humanitaires à répondre efficacement aux besoins croissants en RDC.

Oxfam, qui s’efforce de fournir de l’eau potable et d’autres services essentiels aux déplacés, a renouvelé son appel à une aide internationale accrue pour éviter une détérioration supplémentaire de la situation. « Nous faisons face à des défis énormes, mais nous restons déterminés à soutenir les populations les plus vulnérables malgré les risques croissants », a déclaré l’organisation.