Le gouvernorat du Kasaï-Oriental a réagi au dossier des 3 millions USD de fonds d’investissement qui fait actuellement polémique dans la province. Dans une interview exclusive accordée à Actualite.cd ce dimanche 5 janvier 2025, Françoise Bilonda, conseillère en communication du gouverneur de province Jean-Paul Mbwebwa, a confirmé la perception de cette somme par la province et s’est dite surprise de la dénonciation lancée sur les réseaux sociaux par le sénateur Ngoyi Kasanji.
« Celui qui a écrit sur les réseaux sociaux pour parler de l’argent perçu par la province avait quel objectif ? C’est la question que je me pose. Parce que la chose publique ne se gère pas sur les réseaux sociaux. Lorsqu’un élu veut avoir des clarifications sur un dossier, il connaît les canaux par lesquels passer. La province du Kasaï-Oriental a bel et bien perçu cet argent qui constitue le fonds d’investissement. Et pour cela, nous n’avons pas besoin de passer sur les réseaux sociaux pour crier à qui veut l’entendre », a rétorqué Françoise Bilonda.
Elle a également rassuré que les fonds reçus sont alloués à différents projets d’urgence de la province, conformément aux procédures de passation des marchés publics.
« En principe, lorsque la province, comme l’État, dispose d’argent, les dépenses se font à travers les circuits de la chaîne de dépense. Nous rassurons tout le monde que toutes les preuves de l’utilisation de cet argent seront fournies au moment opportun, et à ceux qui sont habilités à contrôler la province, notamment les députés provinciaux. Cet investissement suit un processus de passation des marchés publics avant toute dépense. Il s’agit notamment de projets dans l’agriculture et les infrastructures. Si c’est dans l’agriculture, ce n’est pas à Mbujimayi que cela se fera, mais dans les entités territoriales décentralisées », a-t-elle expliqué.
Concernant les travaux envisagés, Françoise Bilonda a précisé que la construction de routes pavées est prévue pour certaines voies secondaires de la ville. Elle a également critiqué la position du dénonciateur, estimant qu’il « n’est pas un ingénieur » pour remettre en question la nature des travaux projetés.
Elle a justifié le silence initial du gouvernorat par la procédure en cours de passation des marchés publics, ajoutant que la communication sur ce dossier ne pouvait pas se faire via les réseaux sociaux. « Il y a un appel d’offres lancé, les soumissions sont en cours, et cela prend généralement du temps », a-t-elle rassuré.
Le dossier des 3 millions USD de fonds d’investissement continue de susciter de vifs débats au sein de l’opinion publique au Kasaï Oriental, alimentant diverses interprétations depuis plusieurs jours.
Michel Cyala