Festivités de fin d'année : des préparatifs sans engouement à Goma en raison de la situation sécuritaire

Un marché à Goma
Un marché à Goma

À quelques heures de la fête de Noël, la ville de Goma, située au Nord-Kivu, semble vivre une atmosphère moins festive que les années précédentes. Contrairement aux traditionnelles effervescences de fin d'année, les marchés de cette ville touristique affichent un visage désertique, loin de l'afflux habituel de clients.

Les revendeurs, interrogés par l’équipe d’Actualité.cd ce mardi 24 décembre, pointent du doigt la guerre du M23, qui sévit dans plusieurs localités de Rutshuru et Masisi, comme étant la principale cause de ce morose constat. Cette insécurité a indéniablement pesé sur les préparatifs des festivités de fin d'année, impactant le moral des habitants et l'économie locale. 

Les vendeurs de produits de première nécessité tels que les poulets, les haricots et les pommes de terre expriment leurs inquiétudes face à cette situation préoccupante.

" Partant seulement aujourd'hui de la situation sécuritaire du pays, la préparation des jours festifs n'est pas du tout comme les années précédentes. Tous ceux qui fournissent les haricots sont en déplacement et ne travaillent pas. Comment peut-on célébrer la fête de Noël alors que nous souffrons ? Que les autorités fassent tout pour mettre fin à cette guerre et que la route soit rouverte », souhaite madame Victorine Kanyere, une vendeuse des produits vivriers au marché central de Virunga.

Elle ajoute : « Il n'y a pas d'argent à cause de la guerre. Une poule que l'on achetait à 5 dollars avant s'achète actuellement à 7 dollars, et quand les poulaillers augmentent leurs prix, nous sommes également contraints de le faire sur le marché."

Traditionnellement, vers la fin novembre et au début de la deuxième quinzaine de décembre, de nombreux parents anticipent leurs achats pour éviter les hausses de prix souvent engendrées par la forte demande. Cette année, cependant, l'absence  d'achats par certains clients témoigne d'une réalité économique difficile, exacerbée par la crise sécuritaire. 

"Mes stocks de vêtements ne se vendent presque pas, pourtant nous sommes à quelques jours des festivités du Nouvel an, les clients qui se présentent ne demandent que le prix des articles sans pourtant acheter ", se plaint Aline Bujiriri.

Certains parents, rencontrés autour des marchés ce mardi, attribuent cette morosité à un manque d'argent, résultant des conséquences de cette guerre d'agression rwandaise à travers le M23.

« Cette fête ne sera pas aussi bonne que celles des années passées. Nous allons fêter sous pression de la guerre. Le prix des produits manufacturés et des habits ont pris de l’ascenseur. Nous recourons au solde et nous ne parvenons pas à acheter les habits dans les magasins. Nous venons ici où c’est moins cher. C’est pour dire que l’argent ne circule pas », a déclaré madame Carine Tshibangu , l’un des parents à Actualité.cd. 

Malgré ce climat de désillusion, quelques signes de festivités persistent. Dans certains quartiers de la ville, notamment au centre commercial de Birere, le décor de Noël commence à prendre forme. Les étals, bien que moins fréquentés, proposent divers articles.

Les festivités de fin d'année à Goma s'annoncent sous le signe de l'incertitude et de l'inquiétude marquées par des défis économiques et sécuritaires qui assombrissent l'esprit de fête. 

Josué Mutanava, à Goma