Les autorités de la RDC et le Fonds Monétaire International (FMI) ont annoncé avoir conclu un accord de niveau technique sur un nouveau programme économique et financier soutenu par le Mécanisme de Crédit Étendu (ECF) ainsi qu’un nouvel arrangement axé sur le climat, soutenu par le Fonds de Résilience et de Durabilité (RSF).
Le programme soutenu par l'ECF vise à promouvoir une croissance forte et inclusive, à accélérer la diversification économique, à stimuler la création d'emplois, à améliorer les conditions de vie, à avancer dans la gouvernance et la transparence, et à réduire la pauvreté, grâce à des investissements de haute qualité dans les infrastructures prioritaires et les secteurs sociaux.
De son côté, le programme soutenu par le RSF a pour objectif d'aider la RDC à réaliser sa vision stratégique en tant que « pays solution » dans la transition vers une économie mondiale à faible émission de carbone, tout en renforçant sa résilience face aux chocs climatiques.
Une équipe du FMI, dirigée par Calixte Ahokpossi, chef de mission pour la RDC, a visité Kinshasa du 31 octobre au 13 novembre pour discuter de ce nouvel arrangement. À l’issue des discussions, M. Ahokpossi a déclaré que les autorités de la RDC et l’équipe du FMI avaient convenu d’un programme économique et financier de trois ans soutenu par l’ECF, d'un montant d’environ 1,77 milliard de dollars, ainsi qu’un programme axé sur le climat soutenu par le RSF, d'un montant d’environ 1,1 milliard de dollars, sous réserve de l’approbation de la direction et du conseil exécutif du FMI, dont l’examen est prévu pour mi-janvier 2025.
Les programmes seront ancrés dans le Programme d’Action du Gouvernement de la RDC (2024-2028). Parmi les priorités figurent la restauration de la paix et de la sécurité, la lutte contre le coût de la vie, l’investissement dans les infrastructures et les secteurs sociaux et agricoles prioritaires, ainsi que le renforcement de la résilience face aux changements climatiques.
Malgré les défis posés par la guerre prolongée dans l'est du pays et la situation sanitaire liée à l'épidémie de Mpox, la croissance économique devrait rester résiliente, dépassant les 5% durant la période du programme. Cette résilience, soutenue par un engagement renouvelé en faveur de la prudence budgétaire, devrait contribuer à atténuer les pressions inflationnistes et à ramener l'inflation à l'objectif de la Banque Centrale, fixé à 7% d'ici 2026.
Parmi les priorités du programme soutenu par l’ECF, l’adhésion stricte aux procédures de la chaîne de dépenses publiques sera essentielle. Les réformes prioritaires incluent l'opérationnalisation de la Direction Générale des Transports et des Comptes Publics (DGTCP) et du Compte Unique du Trésor, ainsi que la décentralisation progressive de l'autorisation des dépenses aux ministères concernés.
Le FMI a également souligné que la RDC est bien placée pour jouer un rôle central dans la transition mondiale vers une économie à faible émission de carbone, grâce à ses vastes ressources forestières et hydriques, ainsi qu'à ses réserves minérales vertes.
Enfin, l’équipe du FMI a exhorté les autorités à intensifier leurs efforts en matière de réformes visant à améliorer la gouvernance et la transparence, à lutter contre la corruption et à améliorer l'environnement des affaires, des avancées jugées essentielles pour libérer le potentiel du pays en matière de croissance économique forte, diversifiée et inclusive.