La mesure de circulation alternée, instaurée pour fluidifier le trafic à Kinshasa, ne semble pas donner les résultats escomptés. C’est l'avis du député national Didier Mundela Mbuyi, exprimé dans sa motion d'information lors de la plénière de ce jeudi 7 novembre 2024.
Pour cet élu de la ville de Kinshasa (Lukunga), la solution pour améliorer la circulation repose sur la réhabilitation des routes secondaires et l'instauration de la discipline routière.
"Ma motion d'information concerne la situation de circulation dans la ville de Kinshasa. C'est devenu insupportable ; c'était déjà difficile, mais avec les mesures actuelles, je ne sais pas comment nous allons nous déplacer dans Kinshasa. Ici, il est impossible d’avoir deux ou trois rendez-vous dans la journée, à moins de se déplacer tard la nuit, comme des chauves-souris. Honorable président, si le gouvernement pouvait se pencher sur cette situation, la solution pourrait venir de la réhabilitation des routes secondaires et aussi de l’instauration d’une certaine discipline", a déclaré Didier Mundela lors de sa prise de parole.
Déplorant l'"incivisme" des conducteurs dans Kinshasa, Didier Mundela demande l’implication de l’Assemblée nationale pour résoudre ce problème.
"Il faut souligner que les conducteurs posent aussi problème : il n'y a pas de courtoisie, et ils ne sont souvent pas formés, n'étant pas passés par l'auto-école. Cela nous pose un sérieux problème. Aujourd'hui, pour arriver ici au Palais du Peuple pour une plénière à 12 h, il faut partir de chez soi à 9 h, voire plus tôt. Je n'ose imaginer les difficultés des élèves le matin pour se rendre à l'école. Honorable président, notre pays a déjà beaucoup de problèmes ; mes prédécesseurs en ont soulevé plusieurs, et ceci en est un autre. Nous devons vraiment nous pencher sur cette question avec le gouvernement et notre chambre pour obtenir des résultats et répondre aux besoins de la population", a plaidé cet élu du groupe parlementaire Alternative divine.
Pour lutter contre la saturation du trafic routier dans la capitale, la Commission nationale de prévention routière (CNPR) et d'autres services étatiques ont mis en place certaines mesures expérimentales, telles qu’une présence accrue de policiers aux intersections, l'instauration de la circulation à sens unique sur certaines routes très fréquentées, et la circulation alternée.
Bien que les autorités demeurent optimistes quant à l'efficacité à long terme de ces mesures, la population kinoise et les conducteurs expriment leur mécontentement, estimant que ces initiatives ont empiré la situation en augmentant les embouteillages.
Clément MUAMBA